Une société en changement … Mais saura-t-elle s’adapter ?
L’adaptation est peut-être l’un des fondements de l’humanité. Darwin a mis en évidence sont importance dans l’évolution des espèces ; et qui nierait aujourd’hui le chemin parcouru par l’Homme grâce à son ingéniosité et à sa capacité d’adaptation ?
Nous aurions cependant tort de croire que nous sommes arrivés au bout du chemin : le changement se perd dans l’infinité de la vie.
Les sociétés arabes, comme le reste du monde, sont aujourd’hui face à des changements et des évolutions. Mais quels sont-ils ? Et surtout, comment vont-ils surmonter ces nouveaux défis ?
Populations, politique et cohabitations
On le sait, et vous l’aurez sans doute remarqué si vous êtes un adepte de nos activités ou de nos revues de presse, le monde arabe a bien changé depuis une dizaine d’année ! Ce qui avait commencé par le « révolution de jasmin » en Tunisie s’est étendu et a radicalement changé le visage des pays de la ligue arabe :
Ces bouleversements sont encore visibles aujourd’hui ! Certains experts, ayant étudié la situation actuelle en détails, nous expliquent que le monde arabe n’est pas encore sorti de cette réinvention politique. Il s’agit d’un processus d’évolution sur le long terme :
Alors la Tunisie, l’Algérie (Voir l’article de Zohra Souamès), le Liban et bien d’autres continuent-ils leur processus d’adaptation ? Il semblerait bien que ce soit le cas : tous les jours les médias relatent les mécontentements vis-à-vis de la classe dirigeante au Liban (Voir l’article de l’OLJ et de l’AFP et l’article de Rémi Amalvy) et leur difficulté à former un gouvernement (Voir l’article de l’OLJ), les nouvelles heurts politiques en Tunisie (Voir l’article de Khalil al-Anani) ou encore la difficulté du vivre en ensemble dans la région d’Israël et de la Palestine (Voir les articles de À l’encontre et de l’OLJ).
Société et sexualité
Autre sujet qui secoue bon nombre de sociétés, tant occidentales qu’orientales : la sexualité ! Les lignes sont-elles – là-aussi – en train de bouger ?
Viol, harcèlement, homosexualité, … Cette infime libération de la parole peut-elle correspondre à une évolution de la société ?
Prenons pour exemple, le débat suscité au Maroc par le collectif « Hors la loi », bien décidé à remettre en question les articles 489, 490 et 491 du Code pénal qui régissent la sexualité (Voir l’article de Nour Leïla). L’article 489 criminalise « les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe », l’article 490 punit d’« emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles », et l’article 491 prévoit des peines de prison pour les cas d’adultère.
La communauté LGBTQ+ s’exprime elle-aussi sur la situation de ses membres et sur l’homophobie encore bien présente dans le monde arabe (Voir l’article de Jean Stern) : par la réappropriation d’une mémoire littéraire, picturale et musicale, par le travail militant et l’action culturelle, la communauté LGBTQ+ veut affirmer librement son identité de genre dans les sociétés arabes contemporaines.
Là encore, le processus d’acceptation s’inscrira dans la longueur …
Écologie et changements climatiques
Comme nous l’avions déjà évoqué dans une précédente dépêche, les questions écologiques et climatiques seront, dans les années à venir, un nouveau défi pour les différents pays du monde arabe. Il faudra très vite montrer ses engagements : en effet, le 31 octobre prochain aura lieu la 26e Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP26) et les états arabes comptent bien ne pas en être que spectateur ! Selon les experts, le monde arabe pourrait avoir un rôle essentiel à jouer face aux graves problèmes engendrés par le changement climatique (Voir l’article de Caline Malek) !
Plusieurs projets sont lancés afin de rendre le monde arabe plus « vert » ! L’Arabie Saoudite a rendu publique son « Vision 2030 » : un ambitieux programme d’investissements dans les secteurs de l’industrie, des infrastructures et des services destiné à diversifier son économie, mais aussi de lutter contre le changement climatique. L’objectif : diminuer les émissions de CO2 en faisant passer à 50 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique du pays d’ici à 2030, comme l’annonce le prince héritier, Mohammed Ben Salman (Voir l’article de Le Monde).
Le Maroc n’hésite pas non plus à mettre ses performances climatiques en avant : classé à la 4ème position au niveau mondial, selon le Rapport de l’Indice de Performance Climatique de 2021, le Maroc arrive derrière la Suède, la Grande Bretagne et le Danemark ! Également premier en Afrique et dans le monde Arabe, le pays doit cette position à sa contribution, considérée parmi les plus ambitieuses au niveau international, grâce à son alignement avec la trajectoire d’un réchauffement climatique de moins de 2°C (conformément à l’Accord de Paris sur le climat) (Voir l’article de L’économiste).
On le voit, dans le monde arabe comme chez nous, la société est en perpétuel changement : les politiques changent, les mœurs évoluent et l’environnement nous force à nous adapter !
On se gardera alors de juger ou d’imposer à autrui notre propre voie d’évolution: rappelons-nous qu’à situations différentes, adaptation différente… Tous les pinsons de Darwin n’avaient pas le même bec, n’est-ce pas ?