LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 8 octobre 2021

Après les « Panama Papers », voici les « Pandora Papers …

L’actualité de cette semaine a été marquée par la publication de ce que l’on a appelé les « Pandora Papers ».  Ce nouveau scandale correspond à la révélation, par un consortium de journalistes, de plus de  11 millions de documents confidentiels faisant état d’évasions fiscales ; ces révélations incriminent plusieurs milliers de personnalités politiques, religieuses, publiques mais aussi de monarques … Soit la plus grande fuite de documents liés aux paradis fiscaux de l’histoire !

Alors qu’en est-il dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient ? C’est ce que l’on a cherché à savoir …

Et bien, ces régions ne font pas exception ! Parmi les personnalités dévoilées sur la liste des Pandora Papers, on retrouve – pour n’en citer que quelques uns – le Premier ministre et le chef de la Banque centrale libanais, la sœur du roi du Maroc, le dirigeant de Dubaï, l’émir du Qatar ou encore le roi de Jordanie (Voir l’article de Middle East Eye).

Si certains des principaux intéressés ont démenti ces accusations, jugeant qu’elles étaient « inexactes » (Voir l’article de l’AFP & Le Monde), les preuves collectées par le consortium de journalistes ICIJ semblent accablantes. Les documents sont en effet issus de fuites provenant des archives de quatorze cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore dans les paradis fiscaux …

D’autres gardent pour l’instant le silence face à ses déclarations en totale contradiction avec la politique d’assainissement des finances publiques qu’ils tentent de mener (Voir l’article d’Hélène Sallon).

En vrac dans le reste du monde arabe …

Algérie : La semaine dernière, nous vous parlions du « Visa Gate » entre la France et l’Algérie. Pour rappel, la France a déclaré durcir l’octroi des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Cette tension s’ajoute à celle créée par le président de la République lors d’une rencontre avec les descendants des Harkis. La goutte d’eau qui fait déborder le vase pour l’Algérie qui entend bien ne pas en rester là !

« Cette fois-ci, la crise va durer », affirme un cadre de l’état algérien, en rappelant que 2022 sera certes l’année de la présidentielle française « où les thèmes de l’immigration et de l’identité se sont imposés », mais aussi celle du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie !  Deux événements qui, on le sait, sont porteurs d’enjeux mémoriels et migratoires pour les deux pays !

Israël – Palestine: À l’heure où le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’entretient avec une délégation israélienne (Voir l’article de l’AFP & Le Monde), la presse vient de relayer la décision d’un tribunal israélien qui estime que les juifs peuvent prier, en silence, sur l’esplanade des Mosquées. Lieu, évidemment, source de vives tensions entre les communautés juives et musulmanes … (Voir l’article de l’AFP & de la RTBF)

Golfe : Focus sur les influences montantes et descendantes du Golfe Persique ! Alors que le Qatar semble bien s’en sortir sur la scène internationale, les Émirats Arabes Unis tombent progressivement en disgrâce (Voir l’article d’Hicham Alaoui). 

Les premiers, les Qataris, tentent depuis plusieurs années de redorer leur blason : le dossier afghan ou encore les premières élections (Voir les articles de l’AFP et celui du Monde) en sont de bons exemples.

Les seconds, les Émiratis, ont connu plusieurs revers diplomatiques, comme la révélation de leur lobbying auprès de l’administration Trump (Voir l’article de Middle East Eye).

Liban: Tollé au Pays du cèdre ! Des centaines de Libanais sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement après l’annonce de la suspension de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth ! Le juge chargé de l’enquête, Tarek Bitar, a dû suspendre ses investigations après une plainte déposée contre lui par un ex-ministre, Nohad Machnouk. L’homme politique, lui-même soupçonné d’implication dans le drame, réclame le dessaisissement du juge (Voir  l’article de l’AFP & le Monde).

Maroc: Suite aux récentes élections ayant eu lieu dans le pays, le roi Mohammed VI vient de nommer un nouveau gouvernement qui aura pour tâche de redresser le pays confronté à la crise sanitaire et à de profondes inégalités sociales. Notons également que, sur 24 ministres, ce nouveau cabinet compte sept femmes, contre quatre dans le gouvernement sortant (Voir les articles de la RTBF et d’Arab News).

Yémen : « Inondations », un mot désormais tristement connu chez nous mais un phénomène dont nous ne sommes pas les seuls à souffrir. Sanaa, la capitale yéménite, en est elle-aussi menacée : politique d’urbanisme, manque d’infrastructures, changements climatiques, autant de facteurs à prendre en compte pour éviter que ne se reproduisent les intempéries ayant touché le pays en 2020 (voir l’article de Lutf Al-Sarary).

La vieille ville de Sanaa inondée en  avril 2020
Source : Asem Alposi & Sana’a Cente

L’actu du CCAPL

Samedi 16 octobre 2021 à 15h, nous aurons l’immense plaisir de vous accueillir dans nos locaux pour une conférence sur la Tunisie !  

La Tunisie est actuellement en proie à une crise sanitaire, une crise économique et une crise politique. En effet, fin juillet dernier, le président tunisien Kais Saied s’est emparé de l’exécutif, une initiative qualifiée de coup d’État par ses détracteurs…  Alors, « Coup d’État » ? « Coup d’État populaire » ? « Coup de force constitutionnel » ? Application justifiée de la Constitution ?  Nous démêlerons la situation avec Diana Chiara, historienne et chercheuse en histoire sociale des révolutions en Tunisie et en Egypte.

Envie d’être des nôtres ? Réservation via secretariat@ccapl.be ou 04 / 342.78.84

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