Entre crises diplomatiques, alimentaires et droits en péril, le Monde Arabe fait face à de nombreux obstacles.
Afghanistan : Ici aussi, les libertés sont en péril. Les talibans interdisent les bulletins télévisés de la BBC dans les trois principales langues du pays. La chaîne britannique réclame donc le retour de ses bulletins télévisés en pachtou, persan et ouzbek. La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a dénoncé sur Twitter que : « Les talibans ordonnent aux médias afghans de suspendre toute transmission des émissions des médias internationaux. Une autre mesure répressive contre le peuple afghan ». Cette décision intervient alors que les fondamentalistes islamistes, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi sur leur décision de permettre aux filles d’étudier dans le secondaire, quelques heures seulement près la réouverture qui avait été annoncée de longue date. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Ajoutons à cela que les femmes non accompagnées d’un parent masculin ont dorénavant l’interdiction de prendre l’avion. A la fin du mois de décembre, les fondamentalistes talibans avaient déjà interdit aux femmes afghanes d’effectuer des voyages de plus de 72 kilomètres dans le pays si elles n’étaient pas accompagnées par un membre proche de la famille. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
En sept mois de gouvernance, les islamistes ont balayé vingt ans de liberté conquise par les femmes.
Pour conclure sur une note plus optimiste, voici un documentaire qui donne envie de croire que les choses peuvent s’arranger. « Flee », un film danois sur un réfugié afghan devenu un éminent universitaire au Danemark, se voit nommé trois fois aux Oscars. Jamais un film n’avait été nommé simultanément dans les trois catégories, meilleur film d’animation, meilleur film documentaire et meilleur film international. Son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen, a souhaité « donner un visage » aux personnes contraintes à l’exil, à l’heure où le gouvernement de son pays durcit les conditions d’accueil. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Arabie Saoudite & Émirats arabes unis : Alors que les prix de l’énergie explosent, l’Occident multiplie les appels à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, leur demandant d’augmenter leur production en vue de stabiliser les marchés mondiaux de l’énergie. Cependant, pour l’instant, les princes héritiers Mohammed ben Salmane et Mohammed ben Zayed ne semblent pas enclins à répondre favorablement à cette demande.
Il y a là une double stratégie: d’une part, les relations politiques tendues de l’Arabie saoudite et des EAU avec les États-Unis dans la région du Golfe et, d’autre part, une opportunité de remplir les caisses de leurs États grâce aux recettes pétrolières (Voir l’article de Mustafa Abu Sneineh).
Arabie Saoudite
Pétrole : Riyad estime qu’elle n’est pas responsable de la hausse des cours. L’Arabie saoudite a déclaré lundi qu’elle « ne portera aucune responsabilité » dans une éventuelle pénurie de l’approvisionnement en pétrole sur les marchés mondiaux, après que plusieurs attaques des rebelles Houthis du Yémen ont affecté la production du royaume, premier exportateur mondial de brut. Dimanche, les rebelles yéménites soutenus par l’Iran ont lancé l’une de leurs plus intenses séries d’attaques visant la production de pétrole et de gaz naturel du royaume, déclenchant un incendie dans un centre de distribution de pétrole dans le port de Jeddah, deuxième ville du pays, et perturbant la production d’un complexe pétrochimique à Yanbu, sur la côte de la mer Rouge. (Voir l’article sur LeMondeArabe.fr)
Egypte : Un projet de développement dans la ville historique de Sainte-Catherine, au cœur de la péninsule égyptienne du Sinaï, est critiqué par ses habitants. Ceux-ci accusent les autorités de défigurer la ville qui est pourtant inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2002. Celle-ci est entourée de sites de grande importance pour les chrétiens, les musulmans et les juifs, notamment le mont Tor, le mont Sinaï et le monastère Sainte-Catherine. Les responsables municipaux affirment, quant à eux, que le projet de développement se déroule comme prévu et rejettent les « allégations » selon lesquelles la ville serait en train d’être détruite. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
Espagne – Maroc : La semaine dernière, nous évoquions le changement de position espagnol sur la question du Sahara occidental. Les réactions n’ont pas tardés suite à cette déclaration : samedi dernier, 2.000 manifestants défilaient dans les rues de Madrid, accusant l’Espagne d’avoir utilisé le Sahara occidental comme « monnaie d’échange » avec le Maroc (Voir l’article de Middle East Eye).
Iran : Nouveau coup asséné aux droits des femmes en Iran : environs 2.000 femmes iraniennes ont été refoulées à l’entrée du stade de football Imam Reza (Mashhad, nord-est du pays) à l’occasion du match opposant l’Iran au Liban (Voir l’article de l’AFP).
Bien qu’en possession d’un billet en règle, ces femmes se sont vues refuser l’accès au match. Ceci marque malheureusement une régression dans les activités permises à la gente féminine dans le pays. Après 40 ans d’interdiction de match, la république islamique avait en effet, en janvier dernier, autorisé des femmes à assister aux éliminatoires de la Coupe du monde entre l’Iran et l’Irak.
Koweït : « il faisait si chaud que les oiseaux tombaient morts du ciel. Les hippocampes bouillaient à mort dans la baie. Des palourdes mortes recouvraient les rochers, leurs coquilles s’ouvraient comme si elles avaient été cuites à la vapeur ». La description littéraire d’une apocalypse marine ? Malheureusement, non ! Il ne s’agit rien de moins que du récit purement factuel d’un été au Koweït : 53,2 degrés Celsius, l’un des endroits les plus chauds de la planète… (Voir l’article de LeMondeArabe.fr)
Palestine : #KeffiyehThursday : une campagne de solidarité avec la Palestine née à Harvard devient mondiale. Les étudiants de cette prestigieuse institution se sont mis à porter le keffieh une fois par semaine pour sensibiliser à la cause palestinienne. Leur campagne s’exporte désormais sur les campus du monde entier. Porté à l’origine par les Palestiniens de la campagne pour se protéger du soleil, l’emblématique keffieh est devenu un véritable symbole de la culture et de la résistance palestiniennes. « Porter le keffieh est peut-être un geste symbolique mais nous promettons que ce n’est que le commencement de quelque chose de plus grand » déclare Josh D. Wilcox, membre du Palestine Solidarity Committee de Harvard. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Syrie : La Syrie promulgue une loi restreignant la liberté d’expression. Cette décision fait suite à des mois de mécontentement à l’égard des autorités syriennes confrontées à une crise économique croissante. Cette loi prévoit une peine de six mois de prison pour les Syriens résidant dans le pays qui diffuseraient des informations « portant atteinte au prestige » de l’Etat. « Les gens à travers le pays vivent dans la peur d’être arrêtés pour avoir exprimé leur opinion, ou encore parce qu’ils appartiennent à un parti politique dissident, font des reportages ou défendent les droits humains », a déclaré, ce mois-ci, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Tunisie : Inflation et rationnements en Tunisie. La crise alimentaire semble inévitable. Depuis deux mois, les prix s’envolent et les produits alimentaires de base connaissent une pénurie sans précédent. Farine, riz, semoule, sucre et œufs sont presque introuvables. Devant les boulangeries, les queues s’allongent jour après jour alors que les boulangers ont de moins en moins de pain à vendre. Dans les boulangeries non subventionnées, le prix du pain a augmenté de 25 % ces deux derniers mois, conséquence de la guerre en Ukraine et des tensions sur le prix du blé. Le prix du baril de pétrole est lui aussi en train de flamber. À l’approche du mois de Ramadan, période de grande consommation, la situation pourrait devenir explosive. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
Fracas cette semaine, le président tunisien dissout le Parlement ! Huit mois après l’avoir suspendu et s’être ainsi s’arrogé les pleins pouvoirs, le président prend donc une mesure tristement historique !
Cent-vingt députés tunisiens avaient bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle au cours de laquelle ils avaient voté l’annulation des mesures exceptionnelles décidées par Kais Saied le 25 juillet (Voir l’article de l’AFP).
Yémen – Arabie Saoudite : Enfin le bout du tunnel ? Rien n’est aussi espéré qu’incertain ! La coalition arabe a déclaré ce mardi suspendre ses opérations militaires au Yémen et ce, en vue de « la création des conditions convenables pour une paix et un environnement positif pendant le mois du Ramadan » (Voir l’article d’Arab News).
Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le cadre de pourparlers soutenus et encouragés par le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe ainsi que par les envoyés des États-Unis et de l’ONU. Cependant, bien que de nombreux responsables yéménites y participent, la faction houthistes a refusé de se joindre à la conférence à Riyad (Voir l’article de Saeed Al-Batati).
Monde Arabe :
Le Golfe est-il «arabique» ou «persique»? Devrait-on dire « Golfe Persique », « Arabique » ou « Arabo-Persique » ? Bordée par six pays de la péninsule Arabique (Koweït, Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Émirats arabes unis et Oman, par le gouvernorat de Moussandam), l’Irak et l’Iran, cette mer fermée contient 60 % des réserves pétrolières mondiales et 40 % de celles en gaz. Sa faible profondeur, estimée entre 50 et 100 mètres, facilite l’extraction d’hydrocarbures. Pourquoi sa désignation engendre-t-elle tant de conflits? Découvrez-le ici : voir l‘article de l’OrientXXI.