En ce mois particulier qui est synonyme de célébrations pour les Musulmans du Monde Arabe, les festivités seront lumineuses pour certains mais malheureusement en demi-teinte pour d’autres…
Un ramadan difficile…
En ce mois de jeûne, certaines populations musulmanes semblent plus affligées que d’autres.
Au Liban par exemple, le quotidien difficile n’est jamais très loin : dépréciation de la monnaie locale, fermeture d’usines, montée du chômage, explosion du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté, mendiants, … Dans ce contexte, le mois de ramadan – autre fois synonyme de fête – semble bien terne sans décorations et sans lumière, … (Voir l’article de Najia Houssari)
Il en va de même dans d’autres pays, comme en Afghanistan :
Premier ramadan sous les talibans sur fond de crise humanitaire. Les Afghans sont confrontés à une hausse des prix et à d’importantes pénuries de denrées alimentaires. Le gouvernement provisoire assure néanmoins que les familles vulnérables recevront de l’aide. Le ramadan de cette année est donc le premier mois sacré pacifique pour de nombreux jeunes Afghans étant nés après l’occupation américaine en 2001 mais il coïncide également avec une situation humanitaire qui «se détériore dangereusement» depuis la prise de pouvoir des talibans en août. Bilal Karimi, porte-parole adjoint des talibans, a indiqué à ArabNews : «L’ère de l’oppression, de la corruption et de l’usurpation est terminée. Pour le développement économique, l’émirat islamique d’Afghanistan a des projets à l’intérieur du pays et mène des discussions avec les pays voisins et d’autres pays». (Voir l’article sur ArabNews.fr)
Le ramadan est aussi une fête !
Et qui dit fête, dit décoration et faste ! En voici quelques exemples :
Les Saoudiens décorent leur maison à l’occasion du ramadan. Cette année, suite à la pandémie, la demande en décorations et tissus sur le thème du ramadan a explosé. Les articles de décoration populaires comprennent des lanternes de tailles et de couleurs variées, des lumières scintillantes, des croissants de lune et des produits textiles tels que le « khayamiya » (voir l’exemple ci-dessous). Une autre raison motivante derrière l’achat de décoration : le « Gargee’an » (une célébration du ramadan courante dans certains pays du Golfe et en Arabie saoudite). Cet événement, qui a lieu la 15e nuit du mois islamique de Chaabane et la 15e nuit du ramadan, exige beaucoup de décorations et de préparatifs. Habituellement, les femmes et les enfants revêtent des jalabiyas du ramadan et distribuent des cadeaux ainsi que des friandises sur le thème du ramadan. (Voir l’article sur ArabNews.fr)
La mode trouve sa place dans le ramadan comme faisant partie de la culture et de la civilisation selon des stylistes saoudiens. La styliste saoudienne Wafa Al-Jaffali a créé une collection consacrée au ramadan inspirée de l’environnement. Selon elle, la jalabiya est une pièce de mode emblématique pendant le ramadan car c’est ainsi que les femmes s’habillaient à l’époque. Elle est aujourd’hui modernisée à travers des motifs contemporains. « C’est un article de mode historique qui raconte l’histoire de nos mères et de nos grands-mères et qui porte des images du passé tout en l’actualisant avec ce qui est nouveau, qu’il soit cousu à la main ou fabriqué avec une machine à coudre. » (Voir l’article sur ArabNews.fr)
Mais finalement, le ramadan, c’est quoi ?
Le mot ramadhān désigne à l’origine le neuvième mois du calendrier lunaire musulman que l’on appelle aussi « calendrier de l’Hégire » (Voir l’article de Nadda Osman). Par glissement sémantique, le mot a progressivement désigné tant le mois de jeûne que le jeûne lui-même.
Pour rappel, durant cette période de 29 à 30 jours, les musulmans ne mangent ni ne boivent, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Cette privation alimentaire – correspondant au quatrième pilier de l’islam – est également accompagnée par une abstinence sexuelle, par l’obligation de ne pas mentir, de ne pas proférer d’injures, de chasser les pensées « impures » et de façon générale, de ne pas commettre de mauvaises actions (Voir l’article de Akram Belkaid). Notons que certaines personnes en sont dispensées : les femmes enceintes, les malades ou encore les voyageurs.
Vous vous posez encore des questions sur le ramadan ? Middle East Eye répond aux 5 interrogations les plus répandues sur le sujet !
En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen Orient…
Tunisie : Le nouvel objectif du président tunisien, Kais Saied, est de réformer le droit des associations et ce, dans un sens plus restrictif.
Faisant référence aux irrégularités pointées par la Cour des comptes lors élections générales de 2019 – notamment le financement étranger des candidats–, le président a estimé nécessaire la promulgation d’un texte législatif interdisant le financement étranger des associations. Et d’ajouter que ces structures « sont en apparence des associations mais sont en réalité le prolongement de puissances étrangères » (Voir l’article de Hatem Nafti).
Qatar – Iran [Forum de Doha]: Un accord sur le nucléaire iranien, mais à quel prix ? Dans cet article, le politologue Sébastien Boussois (que nous aurons la chance d’accueillir au CCAPL le 22 avril https://fb.me/e/1FkETlYLm ), revient sur la question du nucléaire iranien qui a occupé une partie du Forum de Doha. Depuis le retrait américain du JCPOA signé par Barack Obama, la relation entre Washington et Téhéran n’a pas cessé de se détériorer. Considérant que l’accord n’était pas assez contraignant, et sous pression des Saoudiens et des Israéliens, Donald Trump avait fait voler en éclats une négociation de plusieurs années, qui permettait pourtant d’encadrer la production du nucléaire civil iranien. Joe Biden avait, quant à lui, promis de relancer les discussions pour trouver un nouvel accord. Le secret reste encore entier à propos d’un potentiel accord car certains éléments bloquent encore les Iraniens, notamment le manque d’engagement ferme des Etats-Unis ou l’épineux sujet du terrorisme. (Voir l’article de Sébastien Boussois sur LeMonde-Arabe.fr)
Israël/Palestine : La gauche française divisée sur l’apartheid israélien. La guerre en Ukraine et la situation économique et environnementale sont au centre des campagnes des trois principaux candidats de gauche, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Yannick Jadot. Un autre sujet de taille s’est également ajouté au coeur des discussions : le conflit israélo-palestinien. L’engagement récent de plusieurs ONG décrivant un apartheid en Israël comme dans les territoires occupés a en effet provoqué son lot de réactions. (Voir l’article sur l’OrientXXI.fr)
Israël/Maroc : Ce que change l’accord de coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël. Le 24 novembre dernier, le Maroc et Israël ont signé un accord de coopération sécuritaire. Celui-ci prévoit un volet sur la coopération dans l’industrie militaire et pourrait donner un avantage technologique ainsi que militaire non négligeable au Maroc par rapport à son voisin algérien. Jusqu’à présent, le Maroc a bénéficié d’une image d’allié fiable auprès de la communauté internationale, en dépit du fait qu’il soit le premier exportateur mondial de cannabis et que son occupation du Sahara occidental depuis le retrait de l’Espagne de ce territoire en 1975 soit illégale au regard du droit international. Cette nouvelle coopération militaire entre Rabat et Tel-Aviv pourrait donc bien changer la donne… (Voir l’article sur LeMonde-Arabe.fr)
Liban : un pays en proie à la corruption. Le Liban est agité par une crise économique et sociale depuis 2019 et fait face à de nombreux scandales financiers. Le classement 2021 de l’indice de la perception de la corruption dans 180 pays (publié l’organisation Transparency International) a d’ailleurs placé le Liban à la 154ème place sur 180, avec un score de 24 %. Ghada Aoun, procureure générale auprès de la cour d’appel du Mont Liban et figure emblématique de la lutte anti-corruption affirme : « Je n’imaginais pas l’ampleur de ce fléau ». Selon la magistrate, la corruption est présente dans chaque organe de gouvernance, « dans la politique, l’administration, la banque centrale ou dans le corps judiciaire. » Selon la magistrate, le mouvement de contestation né dans les rues de Beyrouth en 2019 a permis de faire changer les choses mais l’équilibre reste fragile.« J’ai fait un pas, j’espère que mes collègues feront la même chose à leur niveau […] Nous faisons face à un grand lobby composé des groupes financiers, du directeur de la Banque centrale, appuyé par des politiciens de la classe politique et certains juges. » ajoute-t-elle. (Voir l’article sur PublicSenat.fr)