Le conflit israélo-palestinien s’amplifie …
Le Premier ministre israélien Naftali Benett donne une « liberté d’action totale » à son armée après plusieurs attaques dans le pays. Depuis le 22 mars, le pays a été frappé par quatre attaques. Vendredi 8 mars, un point presse s’est tenu quelques heures après la fin de la chasse à l’homme qui avait été menée pour retrouver l’assaillant palestinien qui a tué au moins deux personnes à Tel-Aviv jeudi dernier. Le Premier ministre, aux côtés du ministre de la défense Benny Gantz, a déclaré : « Nous donnons une liberté d’action totale à l’armée, au Shin Beth [renseignement intérieur] et à toutes les forces de sécurité afin de vaincre la terreur. Il n’y a pas, et il n’y aura pas, de limites à cette guerre ». (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Dans ce contexte de recrudescence des tensions entre Israël et la Palestine, l’armée israélienne a également mené un raid dans le camp palestinien de Jénine, en Cisjordanie, deux jours après l’attentat de Tel-Aviv. Un Palestinien a été tué et plusieurs autres blessés, samedi 9 avril, dans des échanges de tirs. Il y a vingt ans, Jénine avait déjà été ciblée après des attentats anti-israéliens. L’armée avait lancé une offensive de grande envergure durant laquelle 53 Palestiniens, des civils pour plus de la moitié, et 23 soldats israéliens avaient été tués durant dix jours d’intenses combats. (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Quelques heures plus tôt, un Palestinien succombait déjà à ses blessures à Beita, suite à une attaque menée par les forces israéliennes (Voir l’article de Jack Khoury, Josh Breiner Yaniv & Kubovich Hagar Shezaf).
En ce qui concerne la politique israélienne, il semblerait qu’une évolution des opinions se profile outre-atlantique. Bien que les États-Unis aient été et soient toujours de proches alliés de l’État hébreux, une partie de la population juive américaine se montre désormais critique : selon Peter Beinart (directeur de la revue progressiste juive Jewish Currents), « un quart des juifs américains considère Israël comme un État d’apartheid ». Découvrez l’interview qu’il a donnée à l’Orient XXI.
Cette opinion pourrait bien continuer à évoluer dans les prochains mois, compte tenu de la position délicate d’Israël vis-à-vis du conflit russo-ukrainien. Ces derniers sont réticents à prendre des mesures et à s’opposer frontalement à Vladimir Poutine auquel ils sont liés par des intérêts stratégiques et économiques. Cette position ambigüe pourrait irriter leur allié américain (Voir l’article de Sylvain Cypel)…
En vrac dans le monde arabe et au moyen orient…
Algérie : La propagande par l’image est un élément indissociable des conflits armés ! L’Orient XXI revient sur l’usage de la photographie et du film durant la guerre d’indépendance algérienne (Voir l’article de Marie Chominot). Entre terreur et séduction, découvrez le pouvoir de l’image sur les différents protagonistes de ce conflit, dont on commémore le soixantième anniversaire.
Intéressés par ce sujet ? Venez nous rejoindre le vendredi 22 avril prochain à l’occasion de la conférence de Sébastien Boussois : « Guerre d’Algérie : le trou noir de la Mémoire » !
Irak : Moustafa Al-Kadhimi sera-t-il reconduit à la tête du gouvernement irakien? Durant ces deux dernières années, il aura en tout cas marqué une exception parmi les premiers ministres qui se sont succédé à ce poste. Passé du journalisme au renseignement puis à l’exécutif, focus sur un personnage qui semble avoir réussi à tenir un équilibre fragile sur la scène politique irakienne. (Voir l’article sur OrientXXI.info)
Depuis l’invasion américaine de 2003, la vie politique irakienne a été marquée par une confrontation entre sunnites et chiites, exacerbée par la présence américaine et le voisinage iranien. Les nouvelles alliances qui se mettent en place au lendemain des élections législatives laissent voir de nouvelles logiques à l’œuvre, marquées par l’entrée en scène d’acteurs régionaux comme le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis. (Voir l’article sur OrientXXI.info)
Cathy Scott Clark, auteure de l’ouvrage « The Forever Prisoner », établit un lien entre le programme de torture de la CIA et la tristement célèbre prison d’Abou Ghraib en Irak. Le livre, qui sera publié cette semaine en anglais, se concentre sur le cas d’Abou Zoubaydah, un détenu de Guantánamo qui a été interrogé à l’aide de techniques constituant des actes de torture. Il a notamment été soumis au waterboarding à 83 reprises en un mois, été suspendu nu au plafond et privé de sommeil pendant onze jours consécutifs. Selon l’auteure, en dépit des démentis des responsables américains, il existe bien un lien entre les créateurs du programme de torture de la CIA et les violations qui se sont produites dans la prison d’Abou Ghraib, où les détenus ont subi des abus physiques, psychologiques et sexuels, des décharges électriques et des fausses exécutions pratiquées par les forces américaines. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
Si – pandémie oblige – la question de la lutte contre le terrorisme est passée au second plan ces dernières années en Occident, elle reste très présente en Afrique du nord et au Moyen Orient. Or, pour les pays qui en sont victimes, cette épée de Damoclès entraîne une certaine frilosité des investisseurs étrangers. Les spécialistes distinguent en effet deux formes de terrorisme à impact négatif sur les entrées des investissements directs à l’étranger : les attaques visant directement les entreprises et celles contre des institutions publiques ou gouvernementales (Voir l’article de Dora Triki).
Liban : Quand Tripoli ressuscite son passé féministe progressiste, malgré son actuelle réputation de ville la plus pauvre, la plus conservatrice et la plus dangereuse du Liban. Entre les lignes entre les mots donne la parole à deux militantes dénonçant la « guerre économique faite aux femmes » au travers d’un patriarcat capitaliste et religieux !
Maghreb : L’inquiétude monte suite à des attaques de chiens errants. La prolifération de ceux-ci et l’inefficacité des politiques publiques accentuent les dangers, surtout pour les enfants. Une collégienne de 16 ans décédée après une attaque de chiens errants en Tunisie, un garçon qui aurait été « dévoré par des chiens » en Algérie… Les récits sont nombreux face aux conséquences d’abandons massifs. L’association de Protection des animaux de Tunisie (PAT) voudrait « une loi obligeant les propriétaires à marquer leurs chiens pour qu’ils ne puissent plus être jetés impunément à la rue » et que chaque municipalité soit dotée d’un centre de gestion des chiens errants. L’abattage systématique, principale solution adoptée face à ce phénomène, est bien entendu décrié par les défenseurs des animaux. « Sans une stérilisation massive, les rues seront envahies de chiens errants », avertit le Dr Mahmoud Latiri, vétérinaire au centre de stérilisation-vaccination de Tunis. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
Pays du Golfe : Comment s’est formé le Conseil de Coopération du Golfe? Le CCG vit officiellement le jour lors du sommet s’étant tenu les 25 et 26 mai 1981 à l’hôtel Intercontinental d’Abou Dhabi. L’hôte du sommet était l’émir d’Abou Dhabi et président de la Fédération des Émirats arabes unis (née une décennie plus tôt), Cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nahyan. À ses côtés, les dirigeants de l’Arabie saoudite, du Koweït, de Bahreïn, du Qatar et d’Oman. Retour sur des évènements du passé pourtant bien actuels (Voir l’article sur OrientXXI.info)
Sahara occidental : Après la récente annonce du ralliement de l’Espagne à la cause marocaine (Voir l’article d’Ignacio Cembrero), les réactions ne cessent de pleuvoir : manifestation, accusations de chantage, … Cela semble même dépasser le cadre diplomatique puisque des frappes auraient été enregistrées à la frontière avec la Mauritanie (Voir l’article de Middle East Eye).
Le Front Polisario rappelle à cette occasion qu’il se trouve en « en état de guerre de légitime défense ».
Turquie : Dans plus d’un an, la Turquie connaîtra de nouvelles élections présidentielles et législatives. Cependant, le sort de Recep Tayyip Erdoğan est loin d’être assuré… Le pays est en effet confronté à une crise économique et sociale profonde :
Un rapide coup d’œil sur l’envolée des prix des produits de première nécessité permet de comprendre – pour partie – les difficultés de la population : plus 54 % pour le pain, plus 80 % pour l’huile, 120 % pour l’électricité et 25 % pour le gaz naturel, selon des données officielles publiées en janvier (Voir l’article de Laurent Perpigna Iban).
« Tout le monde est très affecté. Nous sommes obligés de faire des choix, y compris pour la nourriture. Et plus les mois passent, plus notre situation est difficile » explique un habitant de la ville touristique de Mardin.