LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 8 juillet 2022

Arts de la scène et cinéma, reflets du Monde Arabe

Dans le Monde Arabe comme ailleurs, les Hommes utilisent les arts comme moyen d’expression et de résistance. C’est le cas des arts du spectacle !

Plongez dans ce reflet du Monde Arabe !

Au théâtre …

Un nouvel ouvrage intitulé « La Palestine sur scène » vient de paraître et retrace les différentes dimensions de la pratique théâtrale dans un climat de conflit et d’apartheid. Najla Nakhlé-Cerruti, l’auteure, a consacré sa thèse et de longues années de terrain au théâtre palestinien contemporain (Voir l’article de  Marina Da Silva). Avec cette publication, elle réalise donc un état des lieux d’un patrimoine résistant !

Najla Nakhlé-Cerruti explique également pourquoi elle privilégie l’expression « théâtre en arabe » à « théâtre arabe » car, selon elle, cette appellation rend mieux compte des singularités et de l’hétérogénéité de cet art.

Au cinéma …

L’actualité cinématographique revient quant à elle sur un autre engagement : celui des militants du Parti communiste algérien (Voir l’article de Meryem Belkaid).

Adapté du roman éponyme de Joseph Andras, le film De nos frères blessés, retrace la vie de Fernand Iveton, ouvrier et délégué de l’Union générale des syndicats algériens pour l’usine d’électricité et gaz d’Algérie à El Hamma, à Alger.

Ce film permet à son réalisateur Hélier Cisterne de raconter l’histoire vraie d’un acte de résistance à l’aube des affrontements pour l’indépendance de l’Algérie.

Sur scène …

Chansons, danses, poèmes et humour pour résister. Dans un théâtre en plein air, en bord de mer, des jeunes Arabes expriment grâce à l’art leur vision d’une liberté qui fait souvent défaut dans leurs pays. Connu sous le nom de #DDX, le spectacle est organisé par le groupe de production Munathara (Débat) qui a été créé dans la foulée des révoltes du Printemps arabe en 2011 qui avaient suscité de grands espoirs de démocratie dans une région dont la population est majoritairement jeune. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

danseurs répètent sur le plateau du spectacle de talents #DDX à Hammamet, à environ 65 kilomètres au sud-est de la capitale tunisienne, le 24 juin 2022. © AFP & Sofiene Hamdaoui

En vrac dans le Monde Arabe…

Pourquoi le monde arabe a besoin d’un nouveau leader : David Hearst, cofondateur et rédacteur en chef de Middle East Eye, s’exprime sur la question. Alors que le président américain promet une nouvelle aube avec un nouveau dirigeant saoudien, les Arabes ont besoin d’un leader capable de tenir tête à Israël et d’unir un peuple malmené par l’hégémonie occidentale. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Arabie saoudite : L’Arabie saoudite accusée de faire main basse sur le « marché du pèlerinage ». La centralisation des réservations pour le hajj (pèlerinage) sur une plateforme électronique saoudienne met sur la touche les agences de voyage qui craignent la faillite. Sur les réseaux sociaux, les tarifs onéreux sont raillés. « On dirait qu’on va au Club Med », a réagi un internaute. Selon Leïla Seurat, chercheuse associée à l’Observatoire des mondes arabes et musulmans (OMAM), la réforme du pèlerinage par l’Arabie saoudite fait partie du projet Vision 2030 du prince héritier MBS qui vise à préparer le royaume à l’après-pétrole en investissant notamment dans le tourisme religieux. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Egypte
: La famille qui habillait d’or La Mecque. Il y a 100 ans, les créations de la famille Othmane étaient envoyées vers La Mecque en grande pompe pour y recouvrir la Kaaba, l’édifice vers lequel les musulmans du monde entier se tournent pour prier. Dans l’atelier de M. Othmane, on pratique le « taqsib », l’art de broder des versets du Coran avec du fil en or ou en argent de père en fils depuis plus d’un siècle. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

A partir de 1927, la production a commencé à se délocaliser vers La Mecque, dans le royaume naissant d’Arabie saoudite. Depuis 1962, la Kiswa est confectionnée dans la ville sainte. (AFP).

Les maisons flottantes du Caire menacées de démolition. Les autorités égyptiennes menacent de démolir les emblématiques maisons flottantes du Caire, selon certaines informations, pour faire place à des constructions touristiques à but commercial. La romancière et activiste Ahdaf Soueif explique avoir reçu un préavis d’une semaine pour quitter sa maison de famille avant sa destruction.

Algérie : Le président Emmanuel Macron a publié une lettre à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (Voir l’article de l’AFP). Celui-ci y réaffirme « son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français ».

Dans ce contexte, une gerbe sera déposée au Mémorial National de la Guerre d’Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, en hommage aux victimes du massacre d’Européens à Oran, le jour même de l’indépendance, le 5 juillet 1962.

Notons que, malgré l’annonce d’ « actes symboliques », les termes « repentance » et « excuses » sont toujours exclus du vocabulaire français.

Iran: Le 24 février dernier, le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele a été arrêté en Iran. Depuis lors, il est incarcéré à la prison d’Evin à Téhéran, dans des conditions de vie très difficiles. Ses proches se mobilisent et militent pour sa libération et son retour en Belgique. À ce jour, ni les autorités belges, ni ses proches n’ont reçu de motif pour son arrestation arbitraire. (Voir l’article sur RTBF.be)

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© Facebook

Dans un contexte bien plus festif : si notre « Une » de la semaine dernière, consacrée aux mariages, vous a plu, plongez-vous cette fois  les traditions nuptiales propres à l’Iran ! (Voir l’article d’Alex Shams)

Miel, sucre, épices, … Middle East Eye vous propose de découvrir de quoi est fait le sofreh aqd, la « table de l’engagement ». 

Du sucre est saupoudré sur la tête du couple pour représenter une douce vie commune. © WeddingBells & Creative Commons

Israël/Palestine : À Naplouse, région historique de la Cisjordanie occupée, les provocations et attaques de la part des colons israéliens se multiplient. Le regain des tensions autour du tombeau de Joseph n’est pas isolé, la zone étant une véritable poudrière. D’après les accords d’Oslo, le tombeau de Joseph est considéré comme un lieu saint juif sous contrôle israélien, même s’il est situé dans la « zone A » (censée être sous le contrôle civil et de sécurité total de l’Autorité palestinienne) et est enregistré comme une dotation islamique au Département des dotations de l’AP dans la ville de Naplouse.  (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Gideon Levy, chroniqueur et membre du comité de rédaction du journal Haaretz, s’exprime sur la manière dont Israël préserve, selon lui, son impunité internationale. De Chaim Herzog en 1975 à Gilad Erdan l’an dernier, les responsables israéliens se donnent en spectacle pour éviter de rendre des comptes sur les crimes commis par l’État. Le fait même qu’Israël ne soit pas le seul à commettre des violations des droits de l’homme (d’autres pays qui se comportent de la même manière étant face à une réprobation internationale bien moindre) est considéré comme suffisant pour justifier l’absence totale de réponse d’Israël aux accusations qui le visent.  (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

Maroc : Mardi 28 juin, le Maroc a – pour la première fois – été approvisionné en gaz par son voisin espagnol, grâce au Gazoduc Maghreb Europe (GME) (Voir l’article de l’AFP).

Pour rappel, ce nouveau partenariat commercial s’inscrit dans une situation déjà tendue avec l’Algérie : suite à la question diplomatique du Sahara occidental, l’Algérie avait en effet annoncé sa volonté de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si Madrid venait à acheminer du gaz algérien « vers une destination tierce », référence implicite au Maroc. C’est désormais chose faite, le pays ne n’alimente plus le GME depuis fin octobre !

La solution espagnole pourrait soulager quelque peu l’économie marocaine qui pâtit de plusieurs crises dont celle de l’énergie (Voir l’article de  Fouad Abdelmoumni).

Manifestation contre la pauvreté et la situation économique à l’appel du Front social marocain (Casablanca, 23 février 2020). © Fadel Senna & AFP

Pays du Golfe : Plafond de production de pétrol atteint ? C’est ce que prétendait le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conversation surprise en marge du sommet du G7 (Voir l’article de Middle East Eye):

Les liens entre les États-Unis et certains Pays du Golfe sont actuellement tendus en raison du refus de ces derniers d’accroître la production de pétrole ; une solution qui était envisagée en vue de contrebalancer l’explosion des cours du pétrole depuis l’invasion russe en Ukraine…

Le ministre émirati de l’Énergie a tenu à clarifier les remarques du président français en précisant que la production d’Abou Dabi « s’approchait du plafond autorisé dans son accord avec l’OPEP+ ».

Soudan: Des nouvelles du Soudan, c’est rare mais cette semaine nous pouvons enfin vous en donner ! 

La transition démocratique du pays avait été interrompue en octobre dernier en raison d’un coup d’État militaire. Or, ce lundi, le général en chef a déclaré que l’armée se retirerait des négociations destinées à résoudre la crise politique en cours (Voir l’article de LeMondeArabe.fr) :

Cette déclaration pourrait enfin ouvrir la porte aux représentants de la société civile et à la formation d’un gouvernement indépendant.

Et ce gouvernement sera le bienvenu tant il y a fort à faire dans le pays ! Au niveau de la sécurité alimentaire, par exemple, un tiers de la population du Soudan serait – selon l’ONU – confronté à une crise alimentaire (Voir l’article de LeMondeArabe.fr) et ce dans un contexte de subordination de plus en plus affirmée de la part d’Abou Dhabi (Voir l’article de Sébastien Boussois).

Tunisie : Les conséquences de la crise ukrainienne poussent la Tunisie à chercher l’autosuffisance en blé dur. Il s’agit d’un ingrédient essentiel dans l’alimentation des pays du Maghreb pour les mets à base de couscous et de pâtes. Les Tunisiens sont d’ailleurs les seconds consommateurs mondiaux derrière les Italiens avec 17 kg de pâtes par habitant et par an. La Tunisie, qui importe 66% de sa consommation de céréales a donc intérêt à réduire sa dépendance. (Voir l’article sur Arabnews.fr)

Nouvelle Constitution en Tunisie : Sadok Belaïd clashe avec Kais Saied. D’après le juriste chargé de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, le projet publié par le président tunisien « renferme des risques et des défaillances considérables » qui pourraient « ouvrir la voie à un régime dictatorial ». (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)

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