Quand la terre tremble…
Personne n’a pu – ces derniers jours – passé à côté des images de désolation qui nous viennent de Turquie et de Syrie.
Un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie ce lundi matin à 14h17. Plusieurs autres pays de la région ont ressenti les effets de ce tremblement de terre (Voir l’article de Robin Verner).
Le bilan des pertes humaines est dramatique et s’aggrave de jour en jour :
Les secours poursuivent sans relâche la recherche de survivants et ce, dans un froid glacial qui rend les opérations plus difficiles ! Jeudi matin, les températures ont chuté à -5°, dans la ville turque Gaziantap (Voir l’article de RTL). Des gymnases, des mosquées, des écoles et des magasins ont accueillis des rescapés pour la nuit, des milliers des personnes qui n’ont pas le choix, se retrouvent dans leur voiture ou dans un abri de fortune.
La contestation et les critiques du pouvoir n’ont pas tardé à se faire entendre : Twitter est même « devenu » inaccessible sur les principaux fournisseurs de téléphonie mobile turcs, en raison de la multiplication des critiques en ligne sur la gestion de cette tragédie par les autorités (Voir l’article de l’AFP). Le président Recep Tayyip Erdogan a été contraint de reconnaître des lacunes dans la réaction du gouvernement !
Et les victimes syriennes dans tout ça ? Si communauté internationale, comme de nombreux pays arabes (Voir l’article d’Arab News), se mobilisent pour venir en aide à la population, elles semblent plus seules que leurs voisins turcs (Voir l’article d’Abdulkarim Ekzayez). Alors que la guerre s’éternise dans le pays, que des sanctions et un embargo américain sont toujours en vigueur, les aides peinent à arriver :
Les ONG mettent en garde contre la crise à venir dans le nord-ouest de la Syrie, pays déjà en proie à de grandes difficultés humanitaires (Voir l’article d’Areeb Ullah).
Qui plus est lorsqu’on apprend que les forces armées de Bachar Al-Assad auraient bombardé des zones touchées par le séisme deux heures seulement après la catastrophe (Voir l’article de Harun al-Aswad) !
Heureusement des miracles existent ! Comme celui de ce bébé vivant, découvert encore relié par le cordon ombilical à sa mère décédée.
Le bébé est malheureusement le seul survivant d’une famille de sept personnes. Les secouristes ont retiré les corps de son père, de sa mère, de ses trois sœurs, de son frère et desa tante tous morts dans l’effondrement de leur immeuble de quatre étages (Voir l’article de RTL).
Au moment de clôturer cette dépêche, le bilan est de plus de 21.700 morts. Et ce chiffre ne cesse malheureusement d’augmenter (Voir l’article de BFMTV)
En vrac dans le Monde Arabe…
Bahreïn : Les Pays du Golfe sont souvent associés à la modernité. Cependant, certains d’entre eux – comme le Bahreïn – sont fiers et tentent de mettre en avant leur histoire et leur patrimoine ancien.
Parmi ce patrimoine, on retrouve le quartier historique de Muharraq qui conserve plusieurs traces des activités liées au commerce de la perle. En 2012, l’Unesco a classé au patrimoine mondial de l’humanité 17 bâtiments remarquablement préservés, créant ainsi un itinéraire touristique baptisé « la route de la perle ».
Notons qu’il ne s’agit pas d’une campagne désintéressée du gouvernement : cette célébration de la mémoire et de la culture bahreïnie permet de positionner l’archipel sur la carte mondiale du tourisme, mais aussi raviver un récit national favorable à la famille régnante Al-Khalifa (Voir l’article d’Amélie Mouton).
Irak : On le sait, depuis plusieurs mois, le droit des femmes et, malheureusement, les violences faites à celles-ci agitent le Moyen-Orient. Cette fois, c’est l’Irak qui se réveille groggy à la suite d’un féminicide : une jeune Youtubeuse irakienne de 22 ans a été tuée par son père en raison d’un « différend familial ».
La jeune femme vivait en Turquie et rentrait en visite dans son pays natal. Son père désapprouvait que sa fille vive seule à l’étranger (Voir l’article de l’AFP).
Malgré un patriarcat encore bien ancré en Irak, le meurtre de la jeune fillea provoqué l’émoi et des manifestations à Bagdad.
Israël – Palestine: Nouvelles vagues de violence dans la région depuis l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qualifié d’ « extrême droite ».
Côté israélien, ce sont les institutions même de l’État qui sont remises en question : le gouvernement s’attaque à la Cour suprême, accusant les juges qui en font partie d’avoir « confisqué le pouvoir des députés démocratiquement élus par le peuple » (Voir l’article de Samy Cohen).
Côté palestinien, les nouvelles expulsions d’habitants de Jérusalem-Est transforment le secteur en véritable poudrière ! Le mois dernier, Israël a démoli 39 infrastructures palestiniennes dans cette partie de la ville, déplaçant plus de 50 personnes selon l’ONU (Voir l’article de LeMondeArabe.fr).
Si ce sujet vous intéresse, ne manquez pas notre prochaine conférence-débat « Mort des accords d’Oslo = disparition de la Palestine ? » par Pierre Galand.
Jordanie : Le pays passe en mode 2.0 avec ces évènements autour du jeu vidéo, organisé par Jordan Gaming Lab. «Global Game Jam» (GGJ) est un projet initié par le Fonds du roi Abdallah II pour le développement, dans des villes comme Amman, Zarka ou Aqaba (Voir l’article d’Arab News).
Au travers d’un concours, les candidats créateurs de jeux vidéo, ont eu l’occasion d’acquérir des connaissances pratiques sur ces technologies, mais aussi d’être épaulé par des concepteurs de jeux professionnels venus du monde entier. Seize jeux ont ainsi pu être créé et mis en ligne sur le site Internet du GGJ. À vos claviers !
Liban : La plupart des nations du Golfe – à l’initiative de l’Arabie Saoudite – avaient ces dernières années réduit leur relation avec le Liban. En cause : l’influence croissante du groupe militant Hezbollah, soutenu par l’ennemis iranien (Voir l’article de LeMondeArabe.fr).
Un pays déroge néanmoins à la règle : le Qatar a silencieusement étendu son influence au Liban, en continuant à recevoir des dirigeants libanais ou en injectant de l’argent dans l’économie libanaise en crise. Ces efforts ne sont pas gratuits et s’apparentent plutôt à un investissement politique.
Récemment, la nation gazière a commencé à récolter les fruits de « son placement » : la société d’État, Qatar Energy, a obtenu une place dans un consortium international chargé de rechercher du gaz dans la mer Méditerranée, au large des côtes libanaises. Le Qatar est également convié à une réunion au sommet avec des représentants de la France, de l’Arabie saoudite et des États-Unis pour des discussions sur les crises politiques et économiques du Liban…
Sahara Occidental: Cette semaine, on vous parle du Sahara Occidental sous un angle différent. Middle East Eye évoque les essais nucléaires français dans la région: en effet, entre 1960 et 1966, la France a fait exploser dix-sept bombes dans le Sahara algérien. Aujourd’hui, la Libye réclame des enquêtes pour estimer les préjudices subis et encore encourus par les populations (Voir l’article de Samira Elsaidi).
En 2014, Le Parisien publiait des documents secret-défense et révèlait que des zones beaucoup plus importantes que ce qui avait été avancé par le gouvernement, avaient été touchées par les retombées :
Bien que des chercheurs se soient intéressés à l’impact de ces essais, il semble que les autorités françaises, libyennes et algériennes bloquaient alors les enquêtes. Inquiétant lorsque l’on sait qu’un grain de sable retient des radiations pendant une période estimée à 24 000 ans…
Nagi, tu nous a encore informé largement sur le Monde Arabe. Nous ne pourrons pas résister à la qualité encore une fois exceptionnelle de ton orateur pour la Palestine mercredi et y viendrons.
Pourtant je suis bien chargé avec la rédaction d’articles pour un Atlas du karst et ses effondrements dangereux en Wallonie (publié en ligne EcoKarst et arrivant à WalOnMap). Je viens de revérifier les grands séismes : Agadir (MC) 12000 morts, El Asnam (DZ) plus de 5000, en Chine (mais en 1290 et 1303)
entre 100000 et 200000 morts par séisme.