En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…
Égypte : Comme nous vous l’annoncions dans notre dernière dépêche, cette semaine est une semaine électorale au pays des pharaons !
Une élection qui survient à la suite d’une campagne pour le moins particulière. En effet, les dernières semaines de campagne ont été marquées par le conflit israélo-palestinien, à la frontière du Sinaï. Cet évènement tragique imprévisible a relégué au second plan les communications politiques égyptiennes. D’autant que le pays a vu renaître un soutien fort au peuple palestinien avec pour conséquences des manifestations, des grèves, … (Voir l’article de Mostafa Bassiouny)
Bien que le verdict fasse peu de doute, les résultats définitifs n’ont pas encore été publiés :
Israël-Palestine : Comme c’est le cas depuis deux mois, la presse s’est largement concentrée sur le conflit israélo-palestinien. Les médias ont ainsi exploré différents aspects de cette guerre.
Tout d’abord, le bilan humain. Si le ministère de la Santé du Hamas officialisait le chiffre des civils ayant trouvé la mort dans les bombardements, on sait aujourd’hui ce qu’il en est de l’armée israélienne.
Outre les soldats décédés, l’État hébreux dénombre plus de 5 000 soldats israéliens ont été blessés et 2 000 auraient été déclarés invalides. D’un point de vue psychologique pour les survivants à ces opérations, les autorités israéliennes mettent également en garde contre une crise imminente en matière de santé mentale (Voir l’article de Middle East Eye).
Du point de vue des avancées militaires, Tsahal avance toujours plus vers le sud de l’enclave, déclarant même avoir obtenu la reddition de certains membres de Hamas. Néanmoins, ces « victoires » et surtout leurs victimes collatérales semblent progressivement entacher l’image de l’opération sur la scène internationale. Cette semaine, on a ainsi pu voir des civils palestiniens déshabillés et détenus par l’armée israélienne (Voir l’article de Nadda Osman, Aina J Khan & Nader Durgham) et d’autres encore au bord de la famine, piégés dans un hôpital (Voir l’article de Azad Essa & Umar A Farooq), des femmes retenues de manière arbitraire (Voir l’article de Lubna Masarwa, Fayha Shalash & Nadda Osman). La situation est si catastrophique que l’Assemblée générale de l’ONU a voté, la majorité, « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza (Voir l’article de l’AFP):
Après avoir opposé son véto au vote survenu au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis – allié historique d’Israël – a malgré tout réagi par l’intermédiaire de son président (Voir l’article de Middle East Eye) :
Ensuite, la presse a également analysé la survie économique des deux belligérants. En Israël, la guerre et la mobilisation de centaines de milliers de réservistes pèse sur l’économie israélienne ; celle-ci semble en mesure de résister, à court et à moyen terme, comme le démontre l’Orient XXI (Voir l’article de Jean-Pierre Sereni). Côté palestinien en revanche, le conflit aura de lourdes conséquences : la Banque mondiale estime en effet que l’économie palestinienne devrait connaître un repli de 3,7% d’ici la fin de l’année et se poursuivre en 2024, avec une chute du PIB de 6% (Voir l’article de l’AFP).
Enfin, la situation en Cisjordanie est tout aussi tendue ! De plus en plus de heurts entre Palestiniens et colons sont répertoriés. Cette semaine a, à nouveau, été sanglante : six Palestiniens ont été tués à Jénine par les forces israéliennes dans le cadre d’une opération contre une fabrique présumée d’explosifs. Après les États-Unis, c’est désormais l’Union Européenne qui menace de sanctionner les colons violents :
Koweït : Alors que la COP28 se clôturait cette semaine sur un accord de « transition hors des énergies fossiles », le militantisme vert se réveille progressivement dans le Golfe.
Au Koweït, par exemple, on voit ainsi se développer un discours écologiste : le média en ligne Orient XXI dresse le portrait de ces avancées qui doivent prendre garde à s’adapter aux habitants du « pays de l’or noir » (Voir l’article de Sebastian Castelier).
Maroc : Trois mois après le terrible tremblement de terre qui a frappé le Maroc, l’heure est à la reconstruction et à la préparation de l’hiver. Beaucoup reste encore à faire…
Tunisie : L’autre élection dans le monde arabe aura lieu au niveau local en Tunisie, le 24 décembre.
Or, ce scrutin ne s’annonce pas de tout repos : une forte opposition met la pression sur le pouvoir en place au point qu’une pétition, signée par des personnalités politiques et de la société civile, lance un appel au boycott de plusieurs partis (Voir l’article de Middle East Eye) !
Dans cette pétition, on peut lire :
« La Constitution de 2022 a mis fin à la transition démocratique, conférant au président de la République tous les pouvoirs et le plaçant au-dessus de tout contrôle, transformant le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire en simples fonctions sous l’autorité exécutive. La concentration sur les conseils locaux vise à affaiblir le pouvoir local, à le disperser, et à en faire un autre instrument docile entre les mains du pouvoir exécutif. »
Yémen : Les rebelles houthis font à nouveau parler d’eaux en mer rouge. Après la prise du Galaxy Leader, ils se sont cette fois attaqués à un navire norvégien : le Strinda, un pétrolier-chimiquier (Voir l’article de l’AFP).
Pour rappel, la milice affirme agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Ces prises d’otage deviennent ainsi un atout dans la propagande de l’axe de résistance contre l’État hébreu.