Projection du film :
Goodbye Morocco
UN FILM DE NADIR MOKNÈCHE
Samedi 23 Janvier 2016
à 20h au CCAPL
Dounia, divorcée, un enfant, vit avec un architecte serbe à Tanger. Une liaison scandaleuse aux yeux de la famille marocaine. Le couple dirige un chantier immobilier où le terrassement met à jour des tombes chrétiennes du IVème siècle, ornées de fresques. Dounia se lance alors dans un trafic lucratif, espérant gagner très vite de quoi quitter le Maroc avec son fils et son amant. Mais un des ouvriers du chantier disparaît…
P.A.F. : 2€ / 1€ pour membres, chômeurs, étudiants et Art. 27
Un verre de thé à la menthe vous sera offert
Réservation
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Bande annonce
Critique du film : de Nadéra Bouazza (Source : Slate Afrique)
Une femme hors système
Scandaleuse, libérée, Dounia Abdallah exerce un pouvoir sur les hommes, sur les ouvriers qu’elle dirige, sur sa vie.
Dans la première séquence du film, elle apparaît vêtue d’un gilet qui recouvre à peine sa poitrine et ses jambes longilignes. Nue, une cigarette posée sur le bout des lèvres, elle incarne une dureté fragile.
Dounia n’a pas eu une vie facile. Elle a fait des choix qui remettaient en cause l’ordre social, comme celui de quitter son mari. Une libération temporaire, car très vite l’ordre établi la rattrape et l’empêche de mener sa barque comme elle l’entend.
«Dounia Abdallah est intelligente, indépendante financièrement, elle vit avec l’homme qu’elle aime. Mais le système est bloqué,remarque le réalisateur Nadir Moknèche. Elle n’arrive pas à le contourner. D’une manière sournoise, la pression sociale, la loi, les règles finissent par condamner les projets de Dounia. Si elle a envie de s’allonger sur une plage toute nue, elle devrait être libre de le faire. Sauf qu’elle ne l’est pas.»
Nadir Moknèche se dit pessimiste quant à l’évolution des droits des femmes dans le monde arabe. Il le montre dans son film: le système a été est plus fort que Dounia Abdallah. Mais inconsciemment Nadir Moknèche a crée un personnage féminin qui a une résonance dans une région où de nombreuses femmes luttent contre le carcan social conservateur assigné aux femmes.
Une Tunisienne, une Egyptienne, une Algérienne pourrait vivre la même chose que Dounia. La garde des enfants après un divorce, la liberté sexuelle, le droit d’épouser un non-musulman, représentent encore des enjeux de de taille pour les féministes.
«La femme demeure un sujet obsessionnel dans le monde arabe. Je suis conscient que son personnage peut prendre cette ampleur. Loubna, elle-même, en parlait lors du tournage. Elle se révoltait. Comment une femme moderne, aisée, peut-elle être ainsi freinée? Que se passe-t-il?»