Projection-débat du film « Le cochon de Gaza » de Sylvain Estibal
+ Projection des courts-métrages On that day et Exit Attempt – RIWAQ.
À Gaza, sous blocus israélien, le pauvre pêcheur Jafaar remonte un jour dans ses filets, d’ordinaire bien vides, un énorme cochon noir, tombé d’un cargo après une tempête. Que faire de ce monstre répugnant et impur pour les deux communautés, musulmane et juive ? Jafaar décide malgré tout de tenter d’en tirer quelque profit, à ses risques et périls… Territoires asphyxiés Encombrer d’un cochon le conflit israélo-palestinien relevait d’une certaine audace. Le journaliste et écrivain Sylvain Estibal s’y risque avec un sens réjouissant du burlesque, et le parti pris assumé d’apporter sa modeste pierre aux efforts de paix avec cette farce humaniste au charme moins candide qu’il n’y paraît. Loser vaillant et sympathique, son héros (épatant Sasson Gabai en Charlot arabe) se débat entre ses tracas pécuniaires quotidiens, sa culpabilité de blasphémateur malgré lui et les frustrations de sa femme Fatima. Laquelle en est réduite à commenter une telenovela brésilienne avec un soldat israélien esseulé, posté sur le toit de leur maison pour surveiller la route d’une colonie. Filmé avec une belle empathie pour ses protagonistes des deux communautés – et pour le cochon -, ce parcours aussi erratique qu’hilarant dans des territoires asphyxiés le conduit auprès de représentants de l’ONU au bord de la crise de nerfs, avant qu’il n’apprenne que le salut pourrait venir de l’élevage de porcs – sur plancher ou en chaussettes pour ne pas souiller la terre promise – de la colonie ukrainienne voisine. Et que Jafaar se transforme au final en djihadiste, tendance martyr, pour essayer de sauver sa peau n’est pas le moindre des paradoxes de cette tragi-comédie où l’humour dénonce l’absurdité de la « situation », en évitant l’écueil de la démonstration.
« Entrée libre »
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