La jeunesse au centre !
Partout la jeunesse s’éveille, s’exprime et se bat pour faire changer les choses. Cette semaine, nous la mettons à l’honneur ! Dans le Monde Arabe ou en Europe, finalement, ces jeunes ne sont pas si différents …
Émirats Arabes Unis : Dubaï est devenue la capitale mondiale des influenceurs. Pendant que les confinements provoqués par le Covid19 s’enchaînaient en France, l’émirat clamait haut et fort sa liberté de circuler, de s’amuser et de faire la fête. Ce contraste a suscité fascination chez les uns, rejet et frustration chez les autres. L’émirat compte limiter les effets économiques de la pandémie sur son industrie touristique en attirant prioritairement des influenceurs déjà riches avec de fortes communautés de followers. La stratégie semble fonctionner. Une chose est sûre, Dubaï sait comment gérer son image… (Voir l’article sur L’OrientLeJour.com)
Israël – Palestine : Des influenceurs également mais avec un but bien différent. Voila peut-être de quoi vous faire changer d’avis sur le célèbre réseau social TikTok. Des jeunes juifs ont décidé d’utiliser ce média pour expliquer qu’on leur a « lavé le cerveau » à propos d’Israël et de la Palestine. Ils invitent les utilisateurs du réseau à s’informer sur le sujet. Ces jeunes vivant pour la plupart en Israël et aux États-Unis comptent bien susciter des réactions. Un sondage auprès des électeurs américains de confession juive réalisé après la dernière offensive israélienne sur Gaza l’année dernière a conclu qu’un quart des répondants étaient d’accord pour dire qu’« Israël est un état d’apartheid », tout comme Human Rights Watch et Amnesty International. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
Maroc : Arrivée d’une nouvelle vague d’exilés à Melilla. En quelques jours seulement, plusieurs milliers de personnes ont tenté de pénétrer dans l’enclave. Selon les autorités espagnoles, en 48 heures, plus de 800 d’entre eux y sont parvenus contre 1092 sur toute l’année 2021. La petite enclave de Melilla ainsi que celle de Ceuta (à près de 400 kilomètres plus à l’ouest) constituent les seules frontières terrestres de l’Europe avec l’Afrique. Nombreux sont donc ceux voulant tenter leur chance mais se heurtent à « la violence des forces de l’ordre marocaines et espagnoles », selon plusieurs migrants rencontrés vendredi par des journalistes de l’AFP. (Voir l’article sur MiddleEastEye.net)
D’autres personnes contournent plutôt, quant à elles, le « Code de la famille ». Bien que celui-ci fixe la capacité matrimoniale à 18 ans, plus de 13 000 dérogations ont été délivrées au Maroc en 2020. Ce qui explique le nombre élevé de mariages de mineures est l’article 20 du recueil: celui-ci accorde le droit aux juges des affaires familiales d’autoriser les épousailles en dépit de l’âge des jeunes mariées. Une brèche législative décriée par les ONG féministes et même des institutions comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui appellent à son abrogation (Voir l’article sur LeMonde.fr)
Libye : En Libye, l’espoir des jeunes est au centre des préoccupations du nouveau « gouvernement d’unité nationale ». Dans la crainte du pouvoir contestataire de la jeunesse du pays, le gouvernement a ainsi décidé de les chouchouter en palliant aux entraves que ces jeunes adultes rencontrent pour se marier : allocations de mariage, terre ou encore logements, autant d’incitants à convoler en justes noces ! (Voir l’article de Mary Fitzgerald)
Sous ces airs désinvoltes, cette nouvelle mesure cache cependant de profonds changements au sein de la société libyenne : le chômage, les séquelles économiques des années de guerre mais aussi volonté de poursuivre de plus longues études ont pour effet de retarder l’âge moyen du mariage et de la fondation d’une famille, soit 34,4 ans pour les hommes et 30,1 ans pour les femmes.
Urkaine – Monde Arabe : Ce n’est un secret pour personne : la jeunesse arabe peut également être confrontée à la violence et au racisme. La crise ukrainienne a à nouveau mis en évidence la différence de traitement entre les réfugiés ; de nombreux témoignages de ressortissants arabes et africains victimes de discrimination raciale sont rapportés aux frontières-mêmes de l’Europe (Voir l’article de Middle East Eye).
En vrac dans le monde arabe…
Algérie : En cette semaine des droits des femmes, Arab News a décidé de mettre en évidence 4 figures féminines qui ont marqué l’histoire. Entre figure du Raï, de la résistance ou du féminisme algérien, découvrez le parcours et l’impact de La Kahina, Cheikha Remitti, Djamila Bouhired et Assia Djebar (Voir l’article de Maïssa Benali Cherif).
Arabie Saoudite : À l’occasion de la Journée internationale de la femme, plusieurs avocates saoudiennes (faisant partie de l’académie de formation du barreau et étant partenaires du ministère de l’Éducation pour des bourses à l’emploi) ont tenu à féliciter les récentes avancées du monde juridique saoudien en matière d’inclusion de la gente féminine. Soulignant ce que ses consœurs ont à offrir à la société saoudienne, l’une d’entre elles déclare que les femmes occupent désormais des postes juridiques de haut niveau, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans ! (Voir l’article de Hanouf Albalawi)Moyen-Orient : Le Blond, la Brute et le Raciste ou comment la guerre en Ukraine révèle les biais racistes des médias occidentaux vis-à-vis de la population du Moyen-Orient. Dans les journaux ou à la télévision, une évidente opposition a progressivement émergé : d’un côté, une « Europe civilisée » (dont les réfugiés seraient de « qualité ») et de l’autre un « Orient barbare » forcément voué à la violence et au chaos (dont les migrants représenteraient une menace pour la cohésion des sociétés européennes). Pour l’heure, les Ukrainiens sont donc considérés comme plus « acceptables » que leurs frères en malheurs Irakiens, Syriens ou Libanais… (Voir l’article de Muriel Rozelier sur MiddleEastEye.net)
Tunisie : Deux poids, deux mesures ? C’est ce qu’estiment vivre certains Tunisiens, considérant que le président s’emploie à museler les contre-pouvoirs étatiques. Dernier exemple en date, selon eux, l’allocution de Kais Saied du 6 févier dernier : alors que les manifestations sont interdites pour cause raison sanitaire, il déclarait en vidéo que les Tunisiens ont le droit de sortir dans la rue et de demander la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Cette instance est – pour rappel – constitutionnelle élue, chargée de gérer les carrières des magistrats et d’assurer l’indépendance de la justice (Voir l’article de Hatem Nafti).