Israël x Palestine
Vendredi 5 août dernier, Israël programmait des « frappes préventives » sur la bande de Gaza. Cette nouvelle opération militaire avait pour objectif officiel des sites jugés comme appartenant au Djihad islamique palestinien (PIJ). Malgré cela, il s’agit aujourd’hui de l’attaque la plus meurtrière depuis la guerre éclair l’an dernier : 44 morts, dont plusieurs enfants et une centaine de blessés.
Ce qui a commencé comme une opération de sécurité israélienne routinière le 1er août s’est très vite envenimé en un conflit violent en Cisjordanie. L’opération militaire « Breaking Dawn » de l’armée israélienne se voulait rapide et propre mais surtout limitée à la bande de Gaza, avec un minimum de dégâts pour les civils. Elle s’inscrit dans un contexte de provocations mutuelles. D’une part, le secrétaire général du PIJ avait déclaré lors de sa visite en Iran que « toutes les villes israéliennes – y compris Tel Aviv – pourraient être frappées par des roquettes ». D’autre part, Israël a arrêté Bassam al-Saadi, haut responsable du groupe du Djihad islamique.
Depuis, l’Égypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s’efforce d’établir une médiation entre les deux parties. Dimanche 7 août à 23H30, une trêve est entrée en vigueur : cette accalmie relative devrait permettre à la bande de Gaza de se ravitailler.
L’escalade de la tension se ressent dans d’autres domaines. Pour ne citer que quelques exemples, notons le cas de l’artiste palestinienne Nai Barghouti qui s’est vue refuser l’entrée en Égypte ou encore l’arrestation de deux touristes émiratis victimes d’un délit de faciès.
Il reste à voir quelles suites seront données à cette situation on ne peut plus compliquée : la lutte ou l’impossible dialogue.
UPDATE : le dernier bilan de ces trois jours meurtrier fait état de 45 Palestiniens (dont 16 enfants) et de plus de 360 blessés.
L’heure est aujourd’hui au deuil et aux soins aux blessés (Voir l’article d’Alice Froussard). Alors que certains tentent de panser leurs blessures, d’autres se questionnent sur l’objectif de ces frappes. En effet, cette opération, présentée côté israélien comme une réussite, aurait eu pour objectif de verrouiller les communautés frontalières autour de Gaza en prévision d’une attaque de représailles présumée (Voir l’article de Entre les lignes, entre les mots) . D’où la qualification de frappes préventives…
Notons enfin le nombre d’éditos s’offusquant des réactions occidentales face à la montée de violence qu’a connu la région durant ces derniers jours (Voir l’article de David Hearst) ou encore face aux anciens accords entre Orient et Occident, semblant être maintenus coûte que coûte (Voir l’entretien avec Bertrand Badie, par Sophie Pommier).
En vrac dans le monde arabe…
Irak : L’instabilité politique s’accentue encore un peu plus en Irak. Alors que le pays est déjà paralysé depuis plusieurs mois, il se préparerait maintenant à une dissolution du Parlement et des élections anticipées, comme le demandait Moqtada al-Sadr, leader du parti chiite (Voir l’article de Suadad al-Salhy).
Ses partisans sont d’ailleurs descendus dans les rues pour crier leur mécontentement et ont ensuite envahit les bâtiments du parlement national, qu’ils occupent depuis.
Maroc : « Vivez l’ambiance unique de l’Oktoberfest […] Une ambiance festive et chaleureuse […] Assis à de grandes tables conviviales, dégustez des plats et boissons traditionnels de Bavière au rythme des fanfares de Munich ». On s’imagine déjà au pied des Alpes en costumes traditionnels bavarois.
Eh bien vous faites fausse route ! Il s’agit ici d’une annonce faite par la Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc en vue de la première édition marocaine de l’Oktoberfest, à Bouskoura, une ville située à une vingtaine de kilomètres de Casablanca (Voir l’article de Middle East Eye).
Mais la présence d’une « fête de la bière » en terres marocaines passe assez mal … Certains s’indignent comme le Forum pour la consolidation de l’identité marocaine qui a lancé une pétition récoltant déjà plus de 23 000 signatures. D’autres y voient une progressive dépénalisation de la consommation d’alcool (peut-être à travers la réforme du Code de procédure pénale prévue en 2023).
Notons que le Maroc produit actuellement 40 millions de bouteilles de vin / an, dont la majeure partie est consommée à l’intérieur du pays ; environ 10 millions de touristes visitent le Maroc chaque année.
Moyen-Orient / Russie : Afghanistan, Égypte, Syrie, Irak, … Les relations entre les pays arabes et l’ancienne URSS sont un fait avéré. Cependant, depuis plusieurs décennies, cette influence avait quelque peu diminué.
Aujourd’hui, à la lumière du conflit ukrainien, la scène internationale ne peut que constater une machine qui s’était d’ores et déjà remise en route : les Russes sont de retour au Moyen-Orient (Voir l’article de Khalil Bouzidi)!
Algérie : Les relations entre la France et l’Algérie sont encore loin d’être apaisées. Une nouvelle preuve de cette remise en question de la domination de la République dans l’histoire algérienne : l’enseignement de la langue française dans les écoles.
La question de l’apprentissage du français est une problématique récurrente ces dernières années dans les différents pays du Maghreb (voir l’article de Khalid Hajji).