En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…
Arabie Saoudite : Nous l’évoquions dans notre dernière dépêche, le prince héritier Mohammed Ben Salmane a de grands projets pour son pays, notamment « vision 2030 ». Mais, cette vision est-elle réalisable ?
Émirats Arabes Unis : Les Émirats ont lancé une campagne de communication, voire de désinformation, autour des engagements « pro-climat » du pays. Le Centre for Climate Reporting, une agence de journalisme d’investigation spécialisée dans les questions climatiques, le révèle : plusieurs faux profils vanteraient les mesures écologiques prises par les Émirats Arabes Unis. Plus surprenant encore, le CCR accuse accusé l’entourage du Sultan al-Jaber de modifier des pages Wikipédia pour minimiser son rôle à la tête de l’ADNOC, la compagnie pétrolière nationale émiratie (Voir l’article de l’AFP).
Pour rappel, le Sultan al-Jaber a été élu à la présidence de la COP28 et ce, malgré un évident conflit d’intérêt induit par son poste de président d’ADNOC.
Irak : Vingt ans après la chute de Saddam Hussein, la place des femmes dans la société irakienne conservatrice reste très stéréotypée et cloisonnée. C’est ce que tente de combattre le programme d’incubation Raa’idat (litt. : pionnières). Il propose aux femmes de devenir auto-entrepreneuses en lançant leur projet :
Iran : Plus de neuf mois après la mort de la jeune Mahsa Amini et le début des manifestations contre le régime et ses injonctions, où en est la situation dans le Pays ?
Une situation intérieure qui contraste avec la reprise des relations internationales du pays :
Israël – Palestine: Les dernières semaines ont été chargées de tensions autour de la Cisjordanie. Ces évènements, que certains considèrent déjà comme une « nouvelle guerre de Gaza » (Voir l’article de Marc Cher-Leparrain), sont dénoncés dans la presse par l’ONU.
Dans un nouveau rapport destiné au Conseil des droits de l’homme, Francesca Albanese (rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés), a déclaré que « Israël a écrasé les droits humains fondamentaux et utilisé les incarcérations de masse pour étouffer la résistance pendant les cinquante-six années où il a gouverné les territoires occupés ». Ajoutant que la Palestine était devenue une véritable « prison à ciel ouvert » (Voir l’article d’Arab News).
L’ONU a également condamné les récentes violences ainsi que la plus grande opération militaire menée depuis vingt ans contre un camp de réfugiés menée à Jénine, la semaine dernière. Ceci n’a pas manqué de faire réagir l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies qui a demandé à ce que cette condamnation soit retirée ! Selon lui, l’action militaire israélienne à Jénine « se concentrait uniquement sur la lutte contre la terreur meurtrière palestinienne visant des civils israéliens innocents », demandant même que « la communauté internationale et le Conseil de sécurité [condamne] sans réserve les dernières attaques terroristes palestiniennes et demander des comptes aux dirigeants palestiniens ». Il n’en sera rien…
Cette criminalisation des opposants palestiniens et de leurs soutiens se ressent jusque chez nous, en Europe. À l’instar d’une loi adoptée par le Parlement britannique le 3 juillet dernier qui sanctionne le boycott et cible les opposants à la politique d’Israël, cette question se répand également en Allemagne ou en France (Voir l’article de Baudouin Loos). Les militants pro-Palestine sont ainsi devenus victimes de répressions légalisées.
Pourtant, leur cause semble invisibilisée : les soutiens à la cause palestinienne critiquent l’inégalité de traitement des violences qui surviennent en Palestine ou en Ukraine. Sans nier la tragédie que vit le peuple ukrainien depuis plus d’un an, ils dénoncent le fait que cette guerre suscite bien plus de réactions internationales (Voir l’article de Sébastien Fontenelle).
Notons enfin que les Israéliens connaissent eux-aussi des tensions, d’ordre politique quant à elles :
La Commission nationale consultative française des droits de l’homme a publié son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. L’Orient XXI revient sur les faits relevés dans ce rapport (Voir l’article de Dominique Vidal)
Liban : Lors de son homélie du dimanche, le patriarche maronite Bechara Raï a accusé les responsables libanais de « créer des crises et de chercher à les résoudre en violation de la Constitution » (Voir l’article de Najia Houssari).
L’homme d’Église, très important pour sa communauté, a appelé à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle au Liban. Surtout dans un contexte de crise qui ne cesse d’empirer : fin du mois, la banque centrale risque, en effet de se retrouver sans dirigeant puisque le mandat de l’actuel gouverneur, Riad Salamé, arrive à son terme…
Autre information de la semaine : une nouvelle campagne de libération de Georges Abdallah est lancée via une lettre ouverte aux députés français. Ce militant communiste libanais est prisonnier politique en France (condamné pour il est condamné pour complicité dans l’assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris) et est également le plus ancien prisonnier politique d’Europe.
Moyen-Orient : Évoqué lors de notre conférence « L’ombre de la Chine au Moyen-Orient », la reprise des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite redessine la politique de la région. Dans un article pour média Le Monde Arabe, Jérémy Dieudonné et Elena Aoun (professeure de relations internationales à l’Université catholique de Louvain) reviennent en détails sur les implications de ce changement diplomatique sur le Moyen-Orient :
Pays du Golfe : Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis entendent bien rappeler au monde qu’ils sont eux-aussi des pays d’art et de culture ! Depuis quelques années, ils ont dépensé des milliards de dollars pour la construction de nouveaux musées et galeries (Voir l’article de Farah Abdessamad).
Traduction : « Le Guggenheim (célèbre musée d’Art Moderne de New-York) Abu Dhabi longtemps différé de Frank Gehry ouvrira en 2025. »
Entre le Louvre Abou Dabi, le site saoudien d’Al-Ula ou encore la « Rose des sables » du Qatar, la région se construit doucement la réputation de centre culturel d’importance mondiale. Une importance utilisée comme un outil touristique et diplomatique…
Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont annoncé, par l’intermédiaire de leur secrétaire général, leur volonté de renforcer leur coopération avec la Russie au sein du groupe Opep+.
Soudan : Après un week-end à nouveau meurtrier, l’ONU a mis en garde sur le fait que le pays est « au bord d’une guerre civile totale potentiellement déstabilisatrice pour toute la région » (Voir l’article de l’AFP).
Et Farhan Haq (porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres) d’ajouter que les observateurs rapportent « une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains » mais aussi des exécutions et des combats qui prennent une dangereuse dimension ethnique !
Tunisie : Retour sur les affrontements survenus à Sfax et sur ce qu’ils nous apprennent des tensions de la société tunisienne :
Dernière information reçue au moment de publier cette dépêche :