LA DÉPÊCHE DU CCAPL – 24 décembre 2021

La fin de l’année rime également avec nouvelles traditions inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Et cette année, le monde arabe n’est pas en reste !

En effet, dans la perspective de les préserver mais aussi  les faire connaître, l’UNESCO a honoré plusieurs traditions et pratiques arabes (Voir l’article de Middle East Eye) en les intégrant à sa célèbre liste. Une reconnaissance et une célébration à l’échelle planétaire de ce que le monde arabe a à offrir !

Petit tour de ces traditions mise en avant par l’ONU:

Calligraphie : Une des pratiques artistiques arabes que vous connaissez sans doute le mieux dans cette nouvelle liste est la calligraphie (Voir l’article de la Belga). Répondant à une candidature conjointe de seize pays arabes, dont l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie ou encore la Palestine, l’UNESCO a jugé qu’il s’agit d’ « une pratique artistique retranscrivant l’écriture arabe manuscrite avec fluidité, afin d’exprimer harmonie, grâce et beauté » .

Fauconnerie : Tradition présente dans plusieurs parties du monde, la fauconnerie fait partie intégrante de la culture arabe. Utilisée à l’origine comme méthode de chasse, elle a progressivement  acquis une dimension sociale et récréative (Voir l’article de l’UNESCO).

Tbourida : La Tbourida (litt. « jeu de la poudre », aussi appelée « Fantasia ») est une tradition marocaine, apparue au XVIe siècle, mêlant représentation équestre et parades militaires, mis en scène selon les conventions et rituels arabo-amazighs ancestraux (Voir l’article de l’UNESCO et de Middle East Eye).

Fjiri : Autre  partie du monde arabe, autre tradition : le fjiri est lui aussi reconnu patrimoine immatériel de l’humanité. Il s’agit d’une performance musicale commémorant l’histoire de la pêche à la perle au Bahreïn (Voir l’article de l’UNESCO).

Al-Qudoud al-Halabiya : Autre genre musical, l’Al-Qudoud al-Halabiya  ou qoudoud alépins (litt. « mesures musicales d’Alep ») est un genre musical traditionnel originaire, comme son nom l’indique, d’Alep. Il est composé d’une mélodie, toujours la même, chantée dans un cadre religieux ou à des fins de divertissement, mais dont les paroles varient en fonction du type d’événement (Voir l’article de l’UNESCO).

Tatreez : Pour clôturer notre tour d’horizon des traditions nouvellement entrées au patrimoine immatériel de l’UNESCO, nous mettons en lumière la broderie palestinienne. Cet artisanat appelé « Tatreez » était à l’origine fabriqué et porté dans les zones rurales ; les motifs brodés présentaient une  variété de symboles et  de couleur s qui indiquaient l’identité régionale de la femme, ainsi que son statut marital et économique (Voir l’article de l’UNESCO et de l’Association France Palestine Solidarité)

En vrac dans le monde arabe…

Flag, Banner, Nation, Emblem, Country

Liban  :  C’est un dossier assez conséquent que nous vous proposons ce mois-ci sur le Liban.

Le Liban va expulser certains membres d’un parti d’opposition chiite interdit au Bahreïn. Il s’agit probablement d’une tentative pour apaiser les tensions diplomatiques entre Beyrouth et les monarchies du Golfe. La querelle a éclaté en octobre dernier suite aux critiques émises par l’ancien ministre de l’Information libanais George Kordahi quant à la guerre menée par Riyad au Yémen depuis 2015. (Voir l’article original sur LeMondeArabe.fr)

Une véritable bataille politique et judiciaire se joue contre l’impunité au Liban. Il y a un an et demi, le 4 août 2020, avaient lieu les explosions sur le port de Beyrouth. Les évènements eurent pour conséquence des centaines de morts, des milliers de blessés et des centaines de milliers de personnes qui devinrent sans-abris suite à l’effondrement de nombreux bâtiments. À ce jour, justice n’a toujours pas été rendue à cause d’une opposition politique sans précédents. De nombreux libanais souhaitent voir l’Europe enfin agir contre la corruption qui sévit dans les tribunaux. (Voir l’article original sur LeMondeArabe.fr)

Toujours en lien avec la corruption dénoncée au Liban, son système financier est loin d’être épargné. Selon le quotidien Al Akhbar, les États Unis souhaiteraient obtenir une coopération accrue de la part de l’Association des Banques du Liban dans le but d’identifier les personnalités libanaises politiquement impliquées dans des actes de corruption ainsi qu’obtenir les informations concernant leurs sources de richesses. Bien que des sanctions économiques planent sur plusieurs personnalités, c’est un système entier qui devrait se remettre en question pour espérer un réel changement. (Voir l’article original de LibanNews)

Sur une note plus optimiste, l’Histoire, la musique et des témoignages s’entremêlent dans les articles de la RCF que nous vous invitons à découvrir ici.

Cette chaîne de radio vous invite également à vivre cette année un Noël solidaire avec le Liban par le biais d’émissions en direct de Beyrouth le 24 et le 25 décembre (le détail ici)


Arabie saoudite :  La ville de Djeddah a accueilli la première édition de son festival de cinéma, le « Red Sea International Film Festival ». Cette cérémonie se tenait trois ans après l’ouverture des premières salles de cinéma dans le royaume. Se voulant à la hauteur des grands évènements du genre se tenant dans le reste du monde, on pouvait y voir défiler des personnalités tant régionales qu’occidentales. L’intention était claire : mettre en avant la notion de changement en alliant modernité et tradition. Le spectacle avait donc de quoi surprendre ceux qui ont grandi dans ce pays où, il n’y a pas si longtemps, cela aurait été interdit. (Voir ici Sarra Grira)

Les deux actrices saoudiennes Mila Al-Zahrani (g.) et Fay Fouad (d.) et le président du festival Mohamed Al-Turki sur le tapis rouge lors de la cérémonie d’ouverture
Source: Ammar Abd Rabbo, Red Sea International Film Festival & AFP

Irak :  C’est un accord qui a de quoi surprendre. Qui aurait pensé échanger du pétrole contre des écoles? C’est pourtant ce qui va se passer en Irak. Le pays a décidé de fournir deux compagnies chinoises en pétrole. En contrepartie, 1000 écoles devraient être construites sur le territoire d’ici deux ans. Les manques en matière d’éducation sont en effet énormes, il ne s’agirait dès lors que d’un début. Au sein de ce pays de 40 millions d’habitants, près de 3,2 millions d’enfants en âge de se rendre à l’école ne sont pas scolarisés. (Voir l’article original de la RTBF)

Israël – Palestine : Après une année de lutte pour la cause palestinienne, le blog « Entre les lignes entre les mots » revient sur l’évolution du consensus autour du terme « d’apartheid » dans l’analyse de la politique israélienne (Voir l’article original).

Soudan : Il y a de ça quelques semaines, nous vous avions parlé du coup d’État que connait le pays. La situation reste aujourd’hui encire incertaine et l’opposition populaire ne diminue pas. L’Orient XXI s’intéresse aux alliés régionaux sur lesquels l’armée soudanaise peut compter. Comment l’Égypte ou Israël soutiennent Khartoum ? (Voir l’article de Gwenaëlle Lenoir)

Abdel Fattah Al-Bourhan, alors chef du Conseil militaire de transition soudanais, et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, en 2019
Source : Stringer, AFP & Présidence égyptienne

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