En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen-Orient…
Algérie – France – Maroc : Le magazine l’Orient XXI revient cette semaine sur les relations de la France au Maghreb (Voir l’article de Khadija Mohsen-Finan). Force est de constater qu’après un rapprochement avec l’Algérie à l’occasion des 60 ans de l’indépendance du pays, les relations franco-algériennes sont au point mort. Il semble dès lors que l’Hexagone se tourne vers le voisin marocain.
On en tient pour preuve le premier déplacement officiel du ministre des Affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, au Maghreb. Celui-ci s’est rendu, non pas en Algérie, mais bien au Maroc !
Sur son compte X (anciennement Twitter), Stéphane Séjourné précisait qu’il avait été mandaté par Emmanuel Macron pour « ouvrir un nouveau chapitre » dans les relations entre les deux pays.
Algérie : Restons en Algérie pour cette annonce d’élection présidentielle « anticipée ». Celle-ci aura lieu le 7 septembre prochain, soit trois mois avant la date initialement prévue (Voir l’article de Middle East Eye & Agences).
Étrange lorsque l’on sait que le quinquennat d’Abdelmadjid Tebboune devait prendre fin en décembre de cette année. Aucune raison n’a cependant été évoquée pour expliquer l’anticipation du scrutin.
Iran : Cette semaine, la presse a rapporté les rumeurs concernant la succession d’Ali Khamenei (Voir l’article de Middle East Eye). Pour rappel, il est le guide suprême de la Révolution islamique depuis 1989.
Aujourd’hui âgé de 84, Ali Khamenei n’a pas encore désigné son successeur. Les supputations vont donc bon train… Dernièrement, Mahmoud Mohammadi Araghi, un membre de l’Assemblée des experts (organe constitué de personnalités de haut rang qui élit les guides suprêmes), a rapporté qu’Ali Khamenei s’opposait à l’idée que son fils puisse un jour lui succéder et diriger la République islamique.
Une source anonyme recueillie par Middle East Eye a cependant mis en doute les motivations de Mahmoud Mohammadi Araghi. Selon elle, cette sortie médiatique était loin d’être improvisée ou fortuite :
« Mohammadi Araghi est également le président discret du bureau du dirigeant à Qom, et ce qu’il a dit était sans aucun doute planifié à l’avance – une décision visant à tester la réaction de la société et à rendre le public moins sensible à Mojtaba [Khamenei]. »
Israël – Palestine : La principale information de la semaine est sans contexte le vote d’un « cessez-le-feu immédiat » par le Conseil de sécurité de l’ONU (Voir l’article de Middle East Eye et Agences). Outre la prise de position en faveur d’un arrêt des combats durant le mois de ramadan, ce vote est historique en raison de l’abstention des États-Unis, allié historique – faut-il le rappeler – d’Israël (Voir l’article de l’AFP).
L’administration Biden a justifié cette abstention par le nombre toujours plus élevé de civiles victimes de cette guerre. Les portes parole de la Maison-Blanche ont également rappelé qu’ils désapprouvaient une offensive sur la ville de Rafah. L’envoyé américain à l’ONU a d’ailleurs déclaré qu’une attaque à Rafah « n’est pas le moyen » de vaincre le Hamas (Voir l’article d’Ephrem Kossaify).
Or, malgré la résolution contraignante (contrairement à certaines déclarations) du Conseil de sécurité de l’ONU, les combats se sont poursuivis dans la bande de Gaza :
Pour conclure, notons qu’un récent sondage révèle le soutien presque intact de la population gazaouie au Hamas en tant que parti politique : plus de 50 % des Palestiniens pensent que le Hamas devrait gouverner la bande de Gaza après la guerre, tandis que seulement 11 % souhaitent que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, administre l’enclave (Voir l’article de Middle East Eye).
Maroc : Le quotidien français L’Humanité a récemment publié une enquête démontrant l’utilisation la technologie militaire israélienne contre le Front Polisario au Sahara occidental.
Soudan : À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Soudan, l’ambassadeur soudanais en Chine est revenu dans une interview sur les liens qui unissent les deux pays.
Rappelons que la situation est bien loin d’être rose dans le pays, où la guerre civile fait toujours rage :
Syrie : Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des frappes aériennes nocturnes ont visé des positions de groupes armés pro-iraniens dans la région de Deir Ezzor (est de la Syrie).
« Neuf combattants pro-iraniens dont un dirigeant ont été tués et plus de 20 blessés dans des frappes contre la villa dans laquelle ils se trouvaient et qui faisait office de centre de communication. »
L’ONG n’a cependant pas précisé l’origine de ces frappes ; selon les sources, elles pourraient être soit israéliennes, soit américaines (Voir l’article de l’AFP).
Tunisie : La répression envers les opposants politiques à Kaïs Saïed se fait de plus en plus forte et de moins en moins dissimulée.
Politiques, magistrats, journalistes (Voir l’article de Middle East Eye), artistes, … tous risquent leur liberté s’ils affirment publiquement leur désaccord avec le Premier ministre ou – pire encore – s’ils en viennent à le critiquer :
L’Europe continue néanmoins à soutenir le régime, comme aveugle de ses dérives autoritaires (Voir l’article de Francis Ghilès).