En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen- Orient…
Algérie – France : À l’occasion du Festival de Cannes, TV5 Monde est revenue sur une aventure familiale, un cocorico franco-algérien, empreint de métissage :
Arabie saoudite : Cette semaine, le Royaume saoudien s’est associé à la Norvège pour organiser un forum international en vue d’envisager une approche coordonnée de la reconnaissance de la Palestine.
Parmi les participants, on comptait les ministres et représentants de l’Allemagne, de l’Algérie, de l’Autriche, de Bahreïn, de la Belgique, du Danemark, de l’Égypte, de l’Espagne, de l’Indonésie, de l’Irlande, de la Jordanie, de la Lettonie, du Portugal, du Qatar, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de la Palestine, de la Suède, de la Suisse, de la Turquie, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni et de l’Organisation de la coopération islamique.
Outre un appel au cessez-le-feu immédiat, à la libération des prisonniers et des otages, à la fin à la guerre à Gaza et à la violation des territoires palestiniens occupés, et à une prise en charge de la crise humanitaire en cours, les pays ont discuté de mesures concrètes et diplomatiques à adopter pour établir un État palestinien dans le cadre de la solution à deux États (Voir l’article d’Arab News).
Égypte – Iran : Une première depuis 45 ans ! Le Ministre des Affaires étrangères égyptien a effectué une visite à Téhéran. Rappelons que les relations diplomatiques sont rompues depuis 1979, lorsque l’Égypte a accueilli le Shah d’Iran après sa destitution.
Égypte – Chine : L’Égypte a poursuivit sa campagne diplomatique par une visite au pays du soleil levant. Le Président Abdel-Fattah el-Sissi a rencontré son homologue Xi Jinping avant d’assister au Forum de coopération Chine-États arabes :
Union européenne : L’UE s’est désormais véritablement emparée (ou y a été forcée) de la question palestinienne. Après la reconnaissance de l’État Palestinien par certains de ses membres, c’est le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Mustafa, qui était en visite à Bruxelles.
Iran: Dans notre dernière dépêche, nous évoquions la mort président iranien Ebrahim Raïssi. Après les 5 jours de deuil national, Mohammad Mokhber vice-président de la République Islamique est devenu président par intérim :
La République doit organiser une élection dans un délai de 50 jours ; la date du scrutin est fixée au 28 juin. Le nom de plusieurs candidats putatifs circule déjà, dont celui de Mohammad Mokhber (Voir l’article de Middle East Eye).
Israël –Palestine : Parmi les images qui ont marqué l’actualité de la semaine, on retiendra sans doute l’attaque israélienne contre un centre pour personnes déplacées près de Rafah. Celle-ci a surpris les réfugiés en pleine nuit et a causé la mort de 45 Palestiniens (Voir l’article de Middele East & Agences).
L’armée israélienne se défend cependant d’avoir délibérément ciblé le camp de déplacés : selon Tsahal, « la frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis indiquant l’utilisation de la zone par le Hamas ».
Cette triste actualité survient alors que la Cour internationale de justice (CIJ) venait d’ordonner à Israël de stopper son offensive militaire à Rafah (Voir l’article de l’AFP). La CIJ avait déclaré depuis La Haye qu’il était impératif pour Israël d’ « arrêter immédiatement son offensive militaire, et toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah, qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle ».
La communauté internationale s’est également montrée très choquées par ces nouvelles images de mort en provenance de la bande Gaza (Voir l’article de l’AFP). Certaines régions du monde ont dès lors appelé à ne pas laisser cette attaque sans sanction (Voir l’article de l’AFP). C’est le cas par exemple de l’Union Européenne, dont plusieurs membres souhaiteraient une révision de l’accord d’association signé avec Israël :
Plus proche de nous, la Wallonie a statué sur le transit d’armes vers Israël (Voir l’article de Marine Lambrecht et François Corbiau). Le cabinet du ministre-président Elio Di Rupo a annoncé que ce dernier a signé un arrêté ministériel permettant de combler une faille à ce sujet dans la législation wallonne :
« Eu égard à la situation à Gaza et aux décisions de la Cour Internationale de Justice, le Ministre-Président a, en effet, décidé d’agir en fonction de ses attributions et a signé aujourd’hui un arrêté ministériel interdisant tout transit d’armes avec ou sans transbordement vers Israël. »
Suite à cette attaque, Middle East Eye annonce que le Hamas se retire des négociations de cessez-le-feu jusqu’à ce qu’Israël arrête son opération à Rafah et retire ses troupes (Voir l’article de Middle East Eye).
Israël – Espagne : Depuis que l’Espagne a reconnu – tout comme l’Irlande et la Norvège – officiellement l’Etat palestinien, la tension avec l’État hébreu est montée d’un cran. En effet, Israël n’a pas caché sa désapprobation quant à se rapprochement et l’a fait clairement savoir :
Liban : La crise libanaise est bien souvent analysée sous l’angle de son économie ou de ses difficultés politiques. Pourtant, force est de constater que certaines parties de la population sont invisibilisées dans ce débat.
C’est le cas des femmes dont la précarité augmente d’autant plus vite qu’elle se répand dans la société. Leurs droits ne sont clairement plus une priorité pour la société libanaise comme l’a laissé entendre le ministre des Affaires sociales Hector Hajjar (Voir l’article de Marine Caleb):
« Mettre fin aux mariages d’enfants et réduire le nombre de naissances chez les mineurs. S’agit-il de priorités pour résoudre la crise ? »
Dans ce contexte de renoncement, les femmes libanaises voient des droits fondamentaux leur échapper au quotidien. Cette réalité est particulièrement criante lorsque l’on analyse les chiffres de la précarité menstruelle :
Une autre population peu évoquée dans les médias, est celle des réfugiés syriens qui ont élu domicile dans le pays :
Maroc : Actuellement, la Moudawana, soit le statut de la famille qui régit entre autres les droits des femmes, est réexaminée en vue d’une réforme. Près de 20 ans après la précédente « refonte » du texte, une instance consultative, entièrement nommée par le roi Mohamed VI, a été chargée d’élaborer un nouveau projet (voir l’article d’Omar Brouksy).
Dans un discours en 2022, ce dernier annonçait :
« Dans un premier temps, le code de la famille a représenté un véritable bond en avant ; désormais, il ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés. »
Depuis, le nouveau projet de texte essuie de nombreuses critiques, en raison par de sa continuité avec le précédent. Beaucoup de citoyens et d’associations réclamaient en effet un véritable changement de direction, une rupture par rapport aux « imperfections » qui avaient été pointées, y compris par le roi.
La société civile déplore un texte écrit sans consultation des acteurs de terrain et surtout sous la houlette des figures conservatrices et religieuses de l’État. En dernière instance, la décision appartient au seul roi Mohamed VI. Affaire à suivre !
Soudan : Un peu de lumière dans le conflit soudanais ? Pas sûr… En tout cas, des pistes de réflexion pour l’après guerre : la coalition soudanaise « Taqaddum » a organisé une importante réunion du front civil pour envisager un avenir possible pour le Soudan.
Tunisie : Dans notre dépêche du 17 mai dernier, nous évoquions l’arrestation de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani au sein même de la maison des avocats.
Le cas de Sonia Dahmani est malheureusement loin d’être isolé puisque la vague d’arrestations a depuis touché plusieurs membres de la société civile (Voir l’article de l’AFP).
Le remaniement du pays par le Président Kais Saied porte également sur son propre gouvernement : à la surprise générale, le chef d’État a nommé au pied levé de nouveaux ministres de l’Intérieur et des Affaires sociales.