La Ligue Arabe au sommet
Ces 1er et 2 novembre 2022, pour la première fois depuis le début de la crise du Covid, 22 pays de la Ligue Arabe se sont réunis à Alger.
Les dirigeants ont été reçus avec faste afin de discuter de nombreux sujets de société tels que la sécurité alimentaire, mais aussi la place du Monde arabe sur la scène diplomatique internationale.
Ordre du jour de la réunion :
Comme nous l’avons entendu, plusieurs chefs d’État sont cependant absents : c’est le cas du Maroc, malgré tout représenté par son Ministre des affaires étrangères ou encore du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman (MBS). Les relations au sein même de la Ligue sont tendues à l’évocation de certains sujets : la normalisation des relations avec Israël, la question du Sahara Occidental, la guerre au Yémen, …
Ce sommet, l’Algérie tient à le présenter comme une victoire diplomatique.
La « Déclaration d’Alger » acte une série de mesures chargées de définir les lignes directrices de la ligue durant l’année à venir : la volonté de trouver « des solutions arabes aux problèmes arabes » en Syrie comme en Libye, une « sécurité arabe commune » prenant en compte « les sécurités alimentaire, hydrique, sanitaire et énergétique » et de définir « les contours du nouvel ordre mondial post-Covid-19 et guerre en Ukraine, en tant que bloc harmonisé et uni ».
En vrac dans le Monde Arabe et au Moyen Orient…
Bahreïn: Deux Bahreïnies, Najah Yusuf et Hajer Mansoor, accusent la société organisatrice du Grand Prix de Formule 1 de les avoir torturées après qu’elles aient manifesté contre la tenue du Grand Prix dans le royaume. Ceux-ci auraient de ce fait enfreint leur propre politique en matière de droits de l’homme. Les deux femmes auraient été emprisonnées et torturées pendant trois ans (Voir l’article de Dania Akkad)
Une plainte a été déposée auprès de l’organisation UK National Contact Point (UK NCP), qui fait partie du Département britannique du commerce international et qui gère les allégations d’atteinte aux directives de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) par les entreprises britanniques.
Égypte: Du 6 au 18 novembre prochain, la conférence annuelle sur les changements climatiques – la COP27 – aura lieu à Charm El-Cheikh en Égypte. Les dirigeants politiques participant auront fort à faire pour maintenir les objectifs de l’accord de Paris. Pour rappel, ceux-ci ambitionnent de contenir le réchauffement de la planète à 1,5°C de plus qu’à l’ère pré-industrielle – ce qui semble pour l’heure hors d’atteinte, puisque nous sommes déjà à près de 1,2°C…
Outre ces préoccupations écologiques, l’ONG Human Rights Watch met également en garde contre le régime égyptien. Selon elle, l’Égypte « pourrait tenter d’exploiter la COP27 pour promouvoir une image de tolérance alors que l’oppression politique est à l’origine de l’une des crises des droits humains les plus graves du pays » (Voir l’article de l’AFP).
Irak: Après un an de violences et d’opposition, le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani a été nommé par le Parlement irakien. La tâche de ce dernier s’annonce cependant ardue car il sera chargé de relever le pays en crise et réconcilier les différentes factions (Voir l’article de l’AFP).
Israël – Palestine : L’ex-Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pourrait bien ne pas avoir dit son dernier mot politique ! Lors des élections législatives ayant eu lieu cette semaine, il a déclaré son intention de se rapprocher du parti d’extrême droite Otzma Yehudit du suprémaciste Itamar Ben-Gvir pour décrocher la victoire.
Crédité dans les sondages de 30 à 32 sièges, le Likoud (droite) de Benyamin Netanyahou arrive devant la formation centriste Yesh Atid (litt : « Il y a un futur ») du Premier ministre sortant Yaïr Lapid qui récolterait entre 22 et 23 sièges sur les 120 du Parlement. Les alliés d’extrême droite de Netanyahou, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, sont eux arrivés en troisième position avec 13 à 15 sièges, soit le double des sièges dont ils disposaient jusqu’à l’heure (Voir l’article de Middle East Eye). La gauche israélienne essuie quant à elle un nouvel échec et reste dans l’opposition.
Selon les dernières informations :
Cela pourrait faire craindre de nouvelles altercations entre Israéliens et Palestiniens… (Voir l’article de Mohammed Najib).
Jordanie : Invitée au sommet du Web à Lisbonne, la reine Rania de Jordanie a montré qu’elle était bien plus qu’une égérie de la mode ! Engagée, elle a n’a pas hésité à questionner les différences existant entre le traitement réservés aux réfugiés venant du Moyen-Orient et celui des réfugiés originaires d’Ukraine : « La crise des réfugiés ukrainiens révèle une nette différence de générosité, de ton et d’urgence par rapport aux attitudes envers les réfugiés de Syrie, du Soudan du Sud et du Myanmar […] Il est terriblement simple pour l’esprit humain de faire abstraction de la souffrance des autres, en particulier lorsqu’ils ne semblent pas nous ressembler ou lorsqu’ils ont des noms que nous avons du mal à prononcer »… À méditer !
Liban : Fin de mandat pour le président libanais Michel Aoun, qui laisse un siège vacant en quittant son poste après six ans à la tête de l’État. Le Liban est désormais un navire sans capitaine puisque le pays est actuellement dirigé par un gouvernement intérimaire : le Premier ministre désigné Najib Mikati n’a en effet pas réussi à former un nouveau cabinet à la suite des élections parlementaires du 15 mai (Voir l’article de LeMondeArabe.fr).
Le désormais ex-président n’a pas mâché ses mots en quittant le palais présidentiel : ce dernier a déclaré qu’il laissait derrière lui « un pays volé, un État usé et des institutions qui n’ont plus aucune valeur ». Et d’ajouter que le système judiciaire ne faisait pas son travail, accusant les juges d’accepter des pots-de-vin (Voir l’article de Najia Houssari).
Tunisie : 33ème édition pour les Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Depuis sa création en 1962, ce festival a su s’imposer comme le rendez-vous immanquable des cinéastes arabes et africains. Retour sur sa création et son évolution avec Middle East Eye (Voir l’article d’Inès Delpuech).