Dernières nouvelles: Après d’intenses tractations diplomatiques entre Israël et le Hamas, un cessez-le-feu est entré en vigueur ce vendredi matin dans la bande de Gaza. Cela met fin à plus de 10 jours d’affrontements, confrontation la plus meurtrière depuis des années. (Voir l’article de la RTBF)
Brèves de Palestine …
À l’heure où les affrontements entrent dans leur deuxième semaine, la situation dans laquelle se trouve le peuple palestinien se dégrade à vue d’œil. Au nom de la légitime défense ou de l’opposition à un mouvement terroriste, Israël continue sa campagne de répression dans la bande de Gaza. À l’image du combat de David contre Goliath, l’opposition est du plus en plus déséquilibrée à mesure que l’état hébreu sort l’artillerie lourde !
D’aucuns déclarent d’ores et déjà que les Palestiniens sont de véritables résistants:
« Des terroristes, les combattants palestiniens ? Non, ce sont des résistants, des vrais, de ceux qui se battent pour la patrie, pour la terre de leurs ancêtres, pour vivre en paix, un jour, dans cette Palestine dont l’envahisseur veut les spolier, pour cette Palestine dont l’État-colon se croit dépositaire, alors qu’il n’est qu’un occupant illégitime, un usurpateur » (Voir l’article de Bruno Guigue ).
Un « État-colon » … Comment a-t-on pu en arriver là ? Le mois de mai sonne comme un rappel à nos mémoires de citoyens d’après-guerre. En effet, c’est en mai – le 14 mai 1948 – qu’est signée la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël. En mai aussi – le 10 – que cette année avait lieu « la Journée de Jérusalem », marquant l’anniversaire de la prise du Mont du Temple et des parties orientales de la ville (1967) (Voir l’article de Jeremy Salt ). Pierre d’achoppement, s’il en est … S’en suivront destruction, spoliation et profanation …
Alors que les bombements nous ramènent à la réalité, le présent nous semble tout aussi compromis : la violence ne semble donc pas près de s’arrêter … Beaucoup qualifient même ces agissements de « crimes de guerre »:
« Notre bombardement de Gaza est moral » crie le Premier ministre, comme s’il s’en souciait. « Nous faisons tout pour éviter de blesser des civils », alors il a dit. Eh bien, peut-être que nous essayons mais quand on largue 450 bombes en une demi-heure pesant une tonne chacune dans une zone urbaine densément peuplée il n’y a aucun moyen d’éviter de tuer des femmes et des enfants, en bien plus grand nombre que les Israéliens tués par les roquettes du Hamas. En continuant avec de tels bombardements, jour après jour, transforme les « dommages collatéraux » en crime de guerre. Trop, c’est trop et plus qu’assez. Il est grand temps d’arrêter cette folie.
(Texte transmis par Adam Keller, en français ici)
230 personnes (estimations minimums), dont 65 enfants, ayant péri dans l’enclave palestinienne depuis le 10 mai … Oui, on peut dire que c’est une folie ! Chaque nuit est porteuse de nouvelles attaques, de nouvelles horreurs. Les témoignages des Gazaouis (Voir l’article de Caroline Hayek) font froid dans le dos … Et tout cela pour un simple désir palestinien d’exister (Voir l’article de Shlomo Sand) :
« On ne peut pas se sentir égal, et on ne le pourra jamais, dans un État qui ne cesse de proclamer officiellement qu’il est l’État d’une seule communauté »
Plus de deux millions de Palestiniens vivent aujourd’hui dans la région de Gaza. Or, ces derniers ont l’impression de ne peser aucun poids dans cet état qui se dit prêt à accueillir toute personne à même de prouver que sa mère est juive, ou qui se convertit dûment à la religion juive mais qui refuse, par ailleurs, qu’un Palestino-israélien réunisse des membres au premier ou deuxième degré de sa famille (expulsés en 1948 et vivant dans des camps de réfugiés en Cisjordanie ou à Gaza).
À qui en doutait, les évènements actuels prouvent que la question de la Palestine est encore loin d’être réglée… Ceux-ci nous pousse à nous interroger sur « ce partage (qui) consacrait une terrible injustice faite à un peuple de céder plus de la moitié de sa patrie séculaire, en contrepartie de crimes commis par d’autres peuples, en Europe » (Le rescapé et l’exilé : Israël-Palestine, une exigence de justice, de Stéphane Hessel & Elias Sanbar).
La note d’espoir : peut-être la cohésion et le rassemblement seront-ils nos meilleurs porte-voix ! Avec espoir, nous relayons le fait que l’Union Juive Française pour La Paix a exprimé sa solidarité totale avec le peuple palestinien (Voir l’article d’Oumma) et que de nombreuses associations organisent des manifestations pacifiques.
À l’heure d’écrire ces dernières lignes, nous apprenons la mise en place d’un cessez-le-feu devant entrer en vigueur ce vendredi 21 mai (Voir l’article de l’AFP & RTBF et l’article de l’OLJ). À 2h du matin (23h GMT), les habitants de la bande de Gaza faisaient toujours état de bombardements et des sirènes d’alarme prévenaient toujours les habitants du sud d’Israël de tirs de roquettes. Plus tard dans la nuit, une fois la trêve entamée, des milliers de Palestiniens ont célébré l’événement dans les rues du centre de Gaza City : « Nous avons gagné ! »