Lotus (Abou Saab) vit à Anvers avec ses parents et apprend le néerlandais à la vitesse de la lumière. Arrivée l’année dernière en Belgique à 21 ans et originaire de Damas, elle vient de décrocher une bourse et se réjouit de reprendre ses études à l’Université de Gand. Lotus adore jouer du violon, mais le sien fut abîmé lorsqu’elle a traversé la mer pour passer de Turquie en Grèce en juillet 2015. Elle recommence enfin ses études, interrompues par la guerre et l’exile, cap sur l’architecture pour apprendre à (re) construire.

Basel (Khalil) a 45 ans et est originaire de Damas. Guitariste chevronné, il peut mixer Jacques Brel et Fairuz et connait même les paroles de « tombe la neige » de Salvatore Adamo -sans pour autant parler français pour l’instant. Bilingue arabe-russe, il a enseigné la guitare classique et flamenco à des centaines d’étudiants lorsqu’il travaillait au Centre Culturel Russe de Damas. Son rêve de réunir ses enfants et sa femme ici, en Belgique, a enfin été exhaussé cet été. Aujourd’hui, Basel a pu quitter le camp de Lanaken, qui était si éloigné de tout, pour commencer une nouvelle vie. Il nous racontera comment il a réussi à ne pas se faire arrêter lorsqu’il a traversé l’Europe, de la Turquie à la Belgique en passant par la Grèce et la Macédoine, en septembre 2015… Grâce à sa guitare !

Talal (Kabane), 27 ans, adore la vitesse : il est batteur et aime le basket et le ping-pong. Il se réjouit d’apprendre le français après avoir appris le néerlandais. Talal est venu de Syrie en Belgique en seulement 11 jours en septembre 2015. Il nous racontera comment il a réussi à rester seulement un jour en Turquie après avoir fui la Syrie car il était menacé pour avoir pris part aux manifestations contre le Régime d’Assad en 2012. Diplômé en sciences agricoles, il se sent bien accueilli en Belgique, où deux familles belges l’ont invité à manger chaque semaine depuis son arrivée !

Yamen (Martini), 31 ans, est né à Alep et joue de la trompette. Son rêve est d’être musicien professionnel en Belgique, comme il l’était en Syrie. Lorsqu’il est arrivé en Belgique en août 2015, il a adoré la diversité des nationalités qu’il a pu rencontrer. Il n’aime pas les drapeaux, car il pense qu’on est d’abord tous humains. Il a quitté la Syrie pour l’Egypte au début du conflit, puis a été forcé d’aller au Liban, en Irak et finalement en Turquie, avant d’atteindre les rives de l’Europe. Il a attendu neuf mois dans un camp de Liège avant d’obtenir l’asile en mai dernier. Diplômé de l’Institut d’Agriculture de l’Université d’Alep, cela ne l’a pas empêché de travailler… pour une société vendant des boîtes noires pour des compagnies aériennes, en Syrie.